Il y a plusieurs délicieuses raisons de s'asseoir devant son téléviseur dimanche soir pour profiter du retour de Downton Abbey à la chaîne américaine PBS, mais une autre, exaspérante, de passer son tour: plusieurs éléments clés de l'intrigue ont d'ores et déjà été dévoilés.

Dans ce qui prend des allures de revanche pour la Révolution américaine - ou une punition pour des années d'exportation de mauvaise télévision américaine ? - les Britanniques partagent Downton Abbey avec les États-Unis seulement après s'être régalés de la première diffusion sur leur chaîne ITV.

Cela n'aurait pas grand impact si nous vivions encore, comme dans la série, au début du XXe siècle, mais ce n'est pas le cas. Et avec Internet, il est pratiquement impossible d'empêcher les secrets de se propager comme la grippe espagnole.

Comme pour les amateurs de sports qui doivent se tenir loin des médias s'ils ne veulent pas savoir le résultat d'un match qu'ils n'ont pas encore vu, les accros de Downton Abbey doivent éviter toute nouvelle au sujet de la série britannique, que ce soit sur les sites spécialisés ou les blogues, qui dissertent sans gêne sur le sort des divers personnages. (NDLR: Aucune divulgation du genre n'apparaît dans ce texte.)

Une simple recherche sur Internet avec les mots «Downton Abbey saison trois» garantit essentiellement de gâcher toute surprise. Et qui est parvenu à tenir sa curiosité jusqu'à maintenant devra essayer de tenir bon jusqu'au dernier épisode, qui sera diffusé le 17 février.

Rebecca Eaton, productrice exécutive de la tribune Masterpiece qui accueille Downton Abbey, croit qu'il est prématuré d'évaluer l'impact, en Amérique du Nord, de la diffusion au Royaume-Uni, qui a pris fin le jour de Noël. Les cotes d'écoute américaines seront-elles minées par les surprises éventées ou par le piratage?

«Ce sera difficile à dire avant la diffusion américaine», a estimé Mme Eaton.

La barre est haute par rapport à l'an dernier, alors que Downton Abbey est devenue la série la plus écoutée de l'histoire de «Masterpiece» avec plus de 17 millions d'auditeurs pour sept épisodes. La série dramatique qui allie histoires romantiques et révolutions sociales d'après-guerre a en outre conféré à PBS une nouvelle aura très «tendance».

Pour le nouvel arrivage de Downton Abbey, le créateur et scripteur Julian Fellowes s'est inspiré en partie de l'approche narrative américaine des séries ER et The West Wing, ce qui a pour effet d'accélérer le rythme de l'histoire. Si la trame reste propre à l'époque des années 1920, l'énergie y est «beaucoup plus moderne», explique M. Fellowes.

ITV est le principal bailleur de fonds de Downton Abbey et détient les droits internationaux de première diffusion. Mais le succès de la série continue de franchir les frontières et Radio-Canada commencera le 12 janvier à en diffuser la première saison en version française.