Plusieurs noms circulaient comme «coachs» potentiels de La voix, mais pas ceux d'Ariane Moffatt ni de Jean-Pierre Ferland, qui se sont ajoutés hier à Marie-Mai et Marc Dupré pour compléter le quatuor de l'émission que diffusera TVA cet hiver. Un choix audacieux dans les deux cas, mais pas inhabituel si l'on compare avec d'autres versions de The Voice, achetée dans une cinquantaine de pays.

Audacieux, d'abord, parce que les jurys ne comptent souvent qu'une femme et que le nôtre en aura deux. Puis, Ferland est plus âgé que la moyenne, mais les Britanniques ont Tom Jones, rappelle le concepteur Stéphane Laporte. «Et la chanson la plus chantée dans les auditions est Une chance qu'on s'a», a-t-il noté.

Ariane Moffatt, qui ne s'est jamais cachée pour dire que Star Académie n'était pas son genre - elle n'y a d'ailleurs jamais participé -, admet qu'elle apprécie le concept de La voix parce qu'il fait place à un plus large éventail de styles, une vision que partage Stéphane Laporte. Un rappeur n'aurait pas fait long feu à Star Ac alors qu'il pourrait se rendre loin à La voix.

L'animateur Charles Lafortune tenait beaucoup à la diversité de l'équipe de «coachs» et à cette chimie compétitive qui doit régner entre eux. «C'était important d'avoir des personnes qui touchent plein de gens différents. Aucun d'eux n'est seulement qu'un interprète, ils écrivent tous leurs chansons.» Ariane Moffatt traînera avec elle un public qui n'était pas nécessairement attiré par Star Académie, plus alternatif, moins dans le moule.

Un peu comme les Dragons, les «coachs» sont en compétition à La voix. Une fois qu'ils ont «allumé» sur un candidat, sans même l'avoir vu, et qu'ils ont appuyé sur le fameux gros bouton rouge, ils doivent le convaincre de se joindre à leur équipe. Déjà hier, Ferland et Dupré se tiraient la pipe lors de la rencontre de presse. «Ariane est une joueuse de basket, elle ne se laissera pas faire, et Marc n'aime pas perdre», a affirmé Charles Lafortune.

Pour Jean-Pierre Ferland, qui n'est jamais resté très loin des projecteurs depuis sa retraite, c'est l'occasion de permettre à des interprètes «d'aller chercher la pureté de leur première voix». Le monument devra s'initier à Twitter et Facebook, les réseaux sociaux jouant un rôle majeur dans l'émission. L'équipe a même remis le dossier entre les mains de l'animatrice Karima Brikh, qu'on peut voir à VOX et qui sera la responsable de l'émission durant toute l'aventure.

Cent quarante candidats accéderont aux enregistrements, et de ce nombre, 48 seront choisis, soit quatre équipes de 12. Pas de place pour des candidats médiocres qu'on voudrait humilier en ondes, tous mériteront leur place, souligne Charles Lafortune, qui promet «zéro freak show». Une fois les auditions à l'aveugle et les duels passés, des vedettes invitées iront chanter à l'émission.

La voix ne devrait souffrir d'aucune comparaison avec Star Académie tant les deux concepts sont différents. «Julie [Snyder, la productrice] a un gros souci d'aller complètement ailleurs», précise l'animateur. Star Académie n'est donc pas jetée aux oubliettes et pourrait très bien revenir d'ici deux ou trois ans.

Charles Lafortune, par contre, ne reviendra pas pour une troisième année à l'animation du Gala Artis. Il souhaite se consacrer à La voix. «On va déjà me voir beaucoup cet hiver le dimanche soir. Par contre, c'est sûr que je veux le refaire un jour.»

Productions J procède actuellement à des auditions à Montréal et à Québec. Contrairement à Star Académie, qui recrutait des candidats de 18 à 30 ans, ceux de La voix doivent avoir au moins 16 ans, sans limite d'âge. «Un homme de 84 ans s'est même présenté aux auditions», nous a confié Stéphane Laporte.