Les candidats de la nouvelle mouture de Star Académie ont grandi avec le web. Leur vie virtuelle avait commencé bien avant que leur anonymat ne leur échappe en route vers l'académie. Si certains ont déjà saisi l'occasion de diffuser voix et minois sur toutes les plateformes, y voyant un certain avantage compétitif, les Facebook, Twitter et autres réseaux sociaux s'imposeront comme jamais au cours de la saison qui s'amorce demain.

Blogueuse et responsable des communautés et des médias sociaux à Star Académie, Émilie Fournier passera les prochains mois rivée à son ordinateur et à sa tablette numérique.

«Notre objectif sera d'être présents sur toutes les plateformes. D'offrir un produit différent qui permettra de vivre l'expérience autrement. Nous ne pouvions pas ne pas y être, explique Émilie Fournier. L'internet permet d'ajouter une touche personnelle, intime. Les gens savent qu'en allant sur Facebook, ils pourront nous parler directement.»

C'est ce qu'a compris le Sherbrookois Olivier Dion, qui s'est découvert des milliers de nouveaux amis internautes après sa performance en demi-finale des auditions en octobre. «À la base, j'aime le monde. Les réseaux sociaux me donnent un moyen d'être en contact avec ceux qui apprécient ce que je fais. J'adore répondre aux messages que je reçois. C'est un peu ma façon de faire mon marketing à moi.»

Célébrité naissante oblige, il se montre prudent quant à l'information qu'il diffuse. Mais il lui faut aussi gérer celle que ses amis souhaitent diffuser à son sujet sur sa page.

Son «marketing», il l'a également transporté sur Twitter, où, avec environ 700 abonnés, il devance les autres finalistes. «Il n'y a pas vraiment de compétition entre nous sur les réseaux sociaux. Je ne crois pas que ce soit un baromètre.»

En ce sens, celui qui a enregistré un duo avec la finaliste Andréanne A. Malette fait référence à son comparse François Lachance. Alimentant YouTube depuis plusieurs années, ce dernier compte environ 145 000 visionnements pour sa composition Sur le seuil. Avec plus de 150 vidéos personnelles, il a accumulé quatre millions de visites.

Véritables détectives du web, les admirateurs les plus passionnés ont déjà dégoté des images d'Alexandre Bélair se produisant avec une chorale, d'un jeune Jean-Marc Couture reprenant un succès de Matchbox 20 ou de Sarah May Vézeau revisitant Adele.

Il reste qu'avec ses collaborations, Olivier Dion souhaite se faire connaître d'un plus large public. «Mais je ne crois pas que ça se traduise en votes. Ceux qui me suivent sont aussi abonnés aux autres candidats.»

Pour d'autres, comme Andréanne A. Malette, les duos et vidéoclips se multiplient sur la toile. «Ce n'est pas très stratégique, confie-t-elle. C'est juste que je trippe musique et que je veux partager. C'est certain, j'aime voir que les gens peuvent me suivre sur Facebook, mais je tenais à séparer ma page personnelle de celle qui est publique.»

Consciente du potentiel promotionnel des réseaux sociaux, elle gazouille à l'occasion. Sans en faire une obsession. Poussée par la curiosité, elle en profite pour lire ce qui s'écrit à son sujet.

La blogueuse Émilie Fournier ne peut qu'approuver. «J'aime voir qu'ils ont déjà la notion de leur public. Nous sommes dans une génération où tout le monde est conscient que c'est important d'être sur l'internet et d'interagir.»

À l'autre bout du spectre, Carolane Cloutier, d'East Broughton, investit très peu dans le 2.0. «Je suis allée voir deux fois les commentaires sur Facebook, mais j'essaie plutôt de me concentrer sur ce que j'ai à faire et de vivre pleinement chaque jour de répétition.»

S'ils étaient jusqu'ici libres de naviguer à leur guise, de diffuser en ligne leurs humeurs ou leur propre matériel, les académiciens seront privés, à partir de demain, de leurs cellulaires. Fini Twitter. Fini Facebook. «Ce serait injuste si l'un était plus habile qu'un autre, indique Émilie Fournier pour expliquer cette décision. Mais nous avons créé un blogue pour chaque académicien. Ils pourront envoyer des messages qui apparaîtront à leur fiche sur notre site internet.»

La production s'assurera ainsi qu'aucun secret ne sera dévoilé. Quoique le phénomène 2.0 donnera accès à encore plus d'exclusivités. «Nous sommes trois employés à travailler au contenu internet. On vivra l'expérience à 200%. Il y aura une présence pendant les quotidiennes et pour la première fois, nous aurons accès aux coulisses des galas sur le site web. Nous avons aussi développé une application de type Flipboard pour les tablettes numériques.»

L'interaction sera par ailleurs omniprésente à Star Académie en prolongation, qu'animera Émilie Fournier après chaque gala. L'automne dernier, des milliers de messages, principalement sur Facebook, mais aussi sur Twitter, inondaient les comptes officiels de l'émission pendant chacune des séances d'audition.

Enfin, les animateurs Julie Snyder et Jean-Philippe Dion, de même que Stéphane Laporte, qui agit notamment comme juge, se sont déjà établis comme de grands bavards sur Twitter. Pour les accros, les caméras web diffuseront encore la plupart des activités ayant cours à Frelighsburg.