Depuis sa sortie de l'École nationale de théâtre, en 2005, Magalie Lépine Blondeau n'a pas manqué de boulot. On l'a vue dans des émissions jeunesse comme R-Force et Fan club, diffusées sur VRAK.TV, mais aussi dans Les étoiles filantes, réalisé par Ricardo Trogi, et Dieu Merci!, animé par Éric Salvail.

Mais c'est dans la série 19-2, réalisée par Podz, qu'elle a attiré l'attention. La comédienne y interprète le rôle d'Amélie, travailleuse sociale et amante de l'agent Benoît Chartier, interprété par Claude Legault, et également jeune soeur du partenaire de Chartier, Nick Berrof, défendu par Réal Bossé.

«Ce projet-là a été l'occasion de belles rencontres professionnelles, raconte la comédienne de 29 ans. J'ai adoré voir tous ces acteurs travailler, j'ai beaucoup appris d'eux. Comme sur l'univers policier, qui m'était totalement inconnu. Et aussi sur celui de mon personnage, qui est travailleur social, un vrai métier de l'ombre.»

Elle a obtenu le rôle d'Amélie à la suite d'une audition où Claude Legault lui a donné la réplique. «J'ai découvert un acteur extrêmement généreux, poursuit-elle. Un artiste d'une profondeur et d'une écoute incroyables. Ç'a été un vrai coup de foudre professionnel!» Son personnage sera bien sûr de retour dans la prochaine saison.

De cette populaire série, Magalie Lépine Blondeau souligne surtout l'originalité de la réalisation. «Podz est tellement juste. Il insuffle ce qu'il faut de poésie à cette série. Même dans l'image, c'est quelque chose d'éthéré, qui élève l'action au-delà de la simple réalité de la rue. En même temps, il a une façon très crue de traiter les propos des personnages. C'est très intéressant.»

Sur les planches

Au théâtre, on a aussi pu voir la comédienne dans deux pièces mises en scène par Serge Denoncourt.

D'abord dans Il Campiello, de Goldoni, où elle a campé avec beaucoup de justesse et de piquant le rôle de Lucetta; et puis dans la pièce bilingue Ana, coproduction Québec-Écosse, où elle a interprété quelques-unes de ces Ana, personnage féminin qui se multiplie à travers les siècles. La pièce qui vient à peine de quitter l'affiche sera présentée en Écosse le printemps prochain.

«J'aime profondément cet artiste, dit Magalie Lépine Blondeau à propos de Denoncourt. C'est quelqu'un d'exigeant, mais avec qui je ris beaucoup. Sa direction d'acteur est bien encadrée, ce qui est rare, que ce soit au théâtre ou au cinéma. J'aime qu'on établisse un cadre de jeu restreint. On dirait que c'est dans des balises que je trouve ma liberté et mes émotions. Parce qu'il y a une infinité d'interprétations possibles d'un personnage.»

Le grand écran

Au cinéma, la comédienne a participé à deux tournages cette année, dont celui de Laurence Anyways, troisième film de Xavier Dolan. Elle y interprète le rôle «d'une lesbienne paumée de Trois-Rivières».

«J'aime l'univers de Xavier, dit-elle. Tous ses personnages sont importants. Il a un tel amour pour eux, que chacun a sa couleur. Ses personnages existent dès le moment où ils apparaissent. Ce qui n'est pas donné à tout le monde.»

Magalie Lépine Blondeau fait aussi partie de la distribution du film Bossé, de Claude Desrosiers, une «comédie économique» qui fait le récit de la montée et de la chute d'un homme d'affaires. Elle sera l'amoureuse de cet homme d'affaires défendu par Guy A. Lepage. Les deux films sortiront le printemps prochain.

La comédienne admet que la dernière année a été déterminante pour elle.

«Ç'a été une année charnière, dit-elle. Une année où j'ai dû faire des choix. Je voulais travailler avec des gens que j'admire, interpréter des rôles qui sont loin de moi. Et j'ai eu la chance de le faire. Le métier d'acteur est tellement précaire que parfois on trouve une valorisation dans le simple fait de travailler et d'obtenir des contrats. Mais je n'ai jamais voulu exercer ce métier pour l'exercer. Donc, je suis contente de me trouver là où je suis. Je sais que j'ai beaucoup de chance.»