Dans la nuit du 11 au 12 février 2008, les joueurs du Canadien de Montréal Tom Kostopoulos et Ryan O'Byrne sont arrêtés et coffrés par la police de Tampa Bay pour une histoire de sac à main volé à une cliente dans un bar.

«La vraie histoire derrière cette affaire n'a jamais été racontée dans les médias. Mais ça s'insère très bien dans une série de fiction télévisée», lance l'auteur Réjean Tremblay, rayonnant sur le plateau de Lance et compte: la déchirure dont le dernier jour de tournage (un 55e cette année) a eu lieu hier dans les studios Mel's de la Cité du Havre.

Aux médias venus assister, vendredi, au tournage d'une scène dans le vestiaire du National de Québec, Tremblay assure avoir puisé dans quelques souvenirs impérissables de sa carrière de chroniqueur du Canadien à La Presse pour nourrir son intrigue.

Ainsi, la relation tumultueuse entre le directeur général Marc Gagnon (Marc Messier) et Mike Ludano (Peter Miller) rappelle l'opposition Jacques Lemaire-Guy Lafleur ayant conduit à la retraite précipitée du Démon blond. «Lemaire a sorti Lafleur du Canadien, argue Tremblay. Un jour, il lui a promis de jouer sur deux trios et le soir, il l'envoyait tuer une pénalité d'équipe. Je me suis fait plaisir en utilisant cette matière.»

Cela dit, le thème de la nouvelle série laisse présager que plusieurs personnages feront face à des situations de rupture. Ainsi, Marc Gagnon et Suzie Lambert (Marina Orsini) devront composer avec le retour dans le décor de Marie-Jo (Mélissa Désormeaux-Poulin), mère biologique du garçon dont ils ont la garde.

«Moi, je ferai face à une rupture avec ma blonde, une agricultrice qui veut reprendre la ferme de ses parents à Roberval», dit Jason Roy Léveillée, interprète de Guy Lambert.

Le Chat devenu entraîneur

Parlant des Lambert, que serait Lance et compte sans Pierre Lambert (Carl Marotte)? À la fin du long métrage sorti l'automne dernier, le Chat devenait entraîneur du National. C'est là où la série reprend. «Il a un certain talent. Il est proche de ses joueurs», dit Carl Marotte, sourire en coin.

Mais cette approche ne plaît guère à Marc Gagnon. «Le coaching va manquer à Gagnon, dit Marc Messier. Lambert et lui ne seront pas sur la même longueur d'onde quant à la façon de diriger les joueurs. Gagnon est dévoué à l'équipe et fait passer celle-ci avant les individus.»

Réjean Tremblay dit que l'écriture du scénario a été plus difficile. «Normalement, nous nous réunissions autour d'un repas, nous échangions des idées et je me mettais au travail. Là, tout le monde était occupé avec le film. J'ai écrit les textes; tous ont apporté des idées par la suite. Quand j'apportais une modification dans un épisode, je devais en retravailler d'autres en amont.»

Arrivé avec le film, le réalisateur Frédérik D'Amours a quant à lui trouvé le passage plus facile. «Je devais prendre une série mythique et l'amener au cinéma. C'était stressant, dit-il. Avec l'excellente réponse que nous avons eue du public (des recettes de 2,7 millions), la série est un prolongement de plaisir.»

Un plaisir qui pourrait se renouveler, car la productrice Caroline Héroux ne ferme pas la porte à une autre série. «Il faudrait demander à l'auteur, mais je pense qu'il y a de l'ouverture, dit-elle. S'il y a une bonne histoire à raconter, on reste ouverts.»