D'ici cinq ans, Radio-Canada veut être partout au Canada, assurer une présence dans des communautés moins bien desservies par l'entreprise, que ce soit en télévision, en radio ou dans le numérique. Dans ce dernier cas, elle compte investir 70 millions de dollars d'ici 2015, soit le double de ce qu'elle consacre présentement à la production de contenu informatique et de fiction.

«Nous financerons nous-mêmes ces éléments clés, a dit Hubert Lacroix, PDG de CBC/Radio-Canada. Nous n'associons pas notre stratégie à une augmentation de notre subvention gouvernementale. Nous tenons toutefois pour acquis le statu quo quant aux sommes qui nous sont versées et notre accès aux différents Fonds, comme celui des médias.»

Hier midi, lors d'une allocution baptisée Partout, pour tous, livrée devant 240 personnes, à l'invitation de l'Académie canadienne du cinéma et de la télévision, Hubert Lacroix a admis que CBC/Radio-Canada avait négligé ces dernières années sa présence régionale. Ce ne sera plus le cas.

«À Radio-Canada, nous ouvrirons à Rimouski un centre multimédia qui nous permettra de ramener dans l'Est du Québec la production de nouvelles locales télévisées et, dans la région de Montréal, nous étudions présentement comment mieux servir ceux qui habitent la Rive-Sud et la couronne nord et dont la vie culturelle de tous les jours n'inclut pas nécessairement l'île de Montréal.»

Du côté de CBC, la direction compte lancer des stations multimédias, créer des sites web, des services locaux pour appuyer les services radio et télévisés déjà en place. «Nous n'envisageons pas de quitter les communautés où nous sommes présents, mais nous pourrions modifier la prestation de nos services dans certaines communautés, surtout pour y augmenter notre présence en nouveaux médias et réduire nos services plus traditionnels», a expliqué Hubert Lacroix.

Plan de «modernisation»

Cette façon de faire encouragera-t-elle les mises à pied ou l'embauche d'employés? «Ce n'est pas un plan de coupures, mais de modernisation, répond Hubert Lacroix. Nous pourrons compléter ce plan de cinq ans si les 60 millions de dollars nous sont accessibles.» Lundi, M. Lacroix se disait inquiet de ne pas encore avoir reçu la confirmation de cette enveloppe spéciale de 60 millions du gouvernement fédéral.

Le plan quinquennal de Radio-Canada touche aussi aux productions plus traditionnelles.

«Nos émissions aux heures de grande écoute continueront d'être de plus en plus distinctives. Et, surtout chez CBC, encore plus canadiennes, a soutenu le PDG, qui souhaite forger des partenariats plus solides avec les maisons de production indépendantes. Notre offre en information sera plus complète sur le plan régional, en anglais comme en français, alors que nous cherchons à être présents sept jours sur sept. Et nous produirons et mettrons en ondes au moins 10 grands événements par langue sur nos réseaux français et anglais. On a un projet d'événement lors de l'ouverture de la future salle de l'OSM», a confié Hubert Lacroix.