Après le visionnement du bon «film» d'une heure des meilleurs moments de La série Montréal-Québec, que TVA diffuse dimanche à 20h30, je me suis gratté le coco et posé la question (existentielle) suivante: aurais-je manqué le show du siècle, doux Jésus?

Car ce film que vous verrez ce week-end est extrêmement bien monté, super bien emballé et très rythmé. On dirait quasiment Rocky ou Youngblood avec la montée dramatique, la musique appuyée, les larmes de désespoir, les efforts surhumains, la blessure crève-coeur, le triomphe, alouette. La réponse à la question existentielle demeure toutefois: non, pas du tout.

Cette première saison de La série Montréal-Québec n'a pas été tellement réussie, soyons honnêtes. En fait, cette rétrospective de 60 minutes incarne tout ce que la télérivalité de TVA n'a pas offert, soit du punch et de la passion.

Pour lancer la deuxième version de La série Montréal-Québec, TVA nous offre donc ce «film souvenir», raconté par Yvan Ponton, qui détaille, match par match, l'affrontement de 2010 entre les deux villes rivales. C'est Québec qui a gagné, pour votre info.

Évidemment, l'accent est mis sur le rêve et le dépassement «des gens de chez nous». On sent d'ailleurs une volonté à peine voilée de TVA de raviver l'intérêt pour des joueurs francophones «de chez nous», qui évoluent dans une équipe «de chez nous» et qui vivent leur «rêve de p'tit gars».

Et pour ceux qui se posent la question, non, la séquence où le capitaine des Bleus, David Lessard, s'est planté - le soir de la première - n'a pas été incluse dans «les meilleurs moments». On y entend encore beaucoup d'expressions de joueurs de hockey comme «je vais t'être», «il faut faire une (sic) arrêt à la fois» et plusieurs «si je serais».

On revoit aussi la furieuse montée de lait de l'entraîneur Michel Bergeron, qui a traité l'arbitre Ron Fournier de «maudit pourri de câlisse, de maudit showman de tabarnak, câlisse de tabarnak». Bergie ne reprend pas son rôle de coach et a été remplacé par Bob Hartley. Derrière le banc de Montréal, Patrice Brisebois succède à Guy Carbonneau, qui n'a pas été très flamboyant, télévisuellement parlant, bien sûr.

Les hymnes de Montréal et Québec, composés respectivement par Éric Lapointe et Loco Locass, ont été conservés. «Un an plus tard, ils sont encore présents. Un hymne qui reste, on serait fou de ne pas le garder», constate le concepteur et réalisateur de La série Montréal-Québec, Stéphane Laporte.

Par contre, les reporters Pierre-Yves Lord et Laurence Bareil ne reprendront pas leurs micros. Parmi les différences entre les deux moutures, notons le nombre de parties, qui passera de huit à quatre. Le ballottage a également été éliminé. Autre nouveauté: tous les vétérans de la première année, comme Julien Walsh, Tommy Groleau ou Sabrina Harbec, ont participé au camp d'entraînement. Les nouvelles formations renfermeront un mélange de recrues et de vétérans.

Parenthèse: Mike Ouellet, qui a participé à Occupation double en République dominicaine en 2009, a tenté sa chance dans La série Montréal-Québec. Sera-t-il repêché? Il avait quitté le Caron&Guay de Trois-Rivières, dans la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH), pour se joindre à OD.

Le premier match sera disputé au Colisée de Québec le 23 janvier à 19h30. Au visionnement hier midi, il s'est produit quelque chose de très rare dans une conférence de presse: TVA a laissé rouler plusieurs fois les pubs du commanditaire Ernest, habilleur officiel de l'émission.

Occupation double était également commanditée par cette boutique de vêtements. Le slogan d'Ernest, entendu à répétition pendant OD, a cependant été légèrement modifié: «Tu veux que ton homme soit aussi bien habillé que les gars de La série Montréal-Québec

Sérieusement, croyez-vous que le look Maxim Lapierre en goguette, boulevard Saint-Laurent, ça va à tout le monde?