Reconnu pour ses séries télé originales comme Minuit, le soir, Les hauts et les bas de Sophie Paquin ou Aveux, le Québec pourrait toutefois en produire encore davantage. Le hic, c'est que beaucoup de concepts télévisuels proposés aux producteurs sont souvent présentés dans une version inachevée. Pour remédier au problème et répondre à un besoin de l'industrie, l'Institut national de l'image et du son (INIS) a récemment mis sur pied un programme visant à conseiller les auteurs qui souhaitent porter un projet au petit écran.

«Quand tu écris, tu trouves ça bon, tes parents trouvent ça bon, ton chum trouve ça bon», lance sans détour Janette Bertrand, prolifique auteure pour la télévision qui agira à titre de formatrice dans ce tout nouveau programme d'écriture d'une télésérie de fiction, débutant en mars 2011. «Quand on propose un projet et qu'il est rejeté, on ne connaît jamais les vraies raisons de ce refus», ajoute celle à qui l'on doit notamment Quelle famille!, Grand-papa et L'Amour avec un grand A.

«Le problème, c'est qu'on n'a pas le temps de s'asseoir avec ceux qui proposent (des scénarios pour leur expliquer ce qui cloche)», poursuit André Monette, producteur et directeur du nouveau programme. Par le passé, il s'est d'ailleurs fait solliciter par des gens qui souhaitaient avoir son avis sur des projets d'émissions qu'ils étaient en train de concevoir. Pour sa part, Janette Bertrand reçoit régulièrement chez elle des scénarios d'auteurs qui cherchent à se faire conseiller.

Au moment de leur rencontre avec La Presse dans les locaux de l'INIS, l'auteure et le producteur venaient tout juste de recevoir un document de 945 pages dans lequel un auteur présentait un concept d'émission qu'il voudrait concrétiser.

Six projets

Pour donner un coup de pouce aux auteurs et pour les mettre en contact avec des producteurs et des diffuseurs, l'INIS sélectionnera six projets - déjà écrits - et aidera leurs auteurs à les remanier, à les corriger, à les repenser pour qu'ils soient plus susceptibles d'être diffusés par la suite.

Chaque scénariste sera jumelé à deux tuteurs: un auteur et un producteur. Ceux-ci conseilleront l'élève, qui devra pour sa part faire ses devoirs et refaire autant de versions que nécessaire. Durant toute la formation, plusieurs classes de maître, en compagnie de réalisateurs et de directeurs photo travaillant dans le domaine télévisuel, seront organisées.

«L'objectif, c'est que le projet soit rendu à une étape où il y a une maison de production qui va dire: «Yes, on s'embarque avec cet auteur-là et on va déployer tout ce qu'il faut pour aller chercher le financement en vue d'une phase de développement»», résume André Monette.

L'INIS acceptera les dossiers de candidature jusqu'au 21 janvier. La formation commencera en mars 2011 et s'étendra jusqu'en novembre.