Au départ était une série de comic books intitulée Human Target. Dans l'oeuvre de Len Wein et Carmine Infantino, la «cible humaine» en question prend véritablement l'identité de la personne qu'il s'engage à protéger, quitte à se déguiser. Après? Bien... il pare les coups et les balles. Il en donne aussi. Des coups. Et il en tire. Des balles.

Passer du papier à l'écran demandait un ajustement, et pas seulement, comme il est dit dans l'un des suppléments que l'on retrouve dans le coffret DVD de la première saison (12 épisodes, en anglais avec sous-titres anglais et français), parce que Mark Valley «a une belle gueule» (d'autant que tous les goûts sont dans la nature et qu'on ne craque pas tou(te)s pour les prototypes destinés aux romans Harlequin, mâchoires carrées, biceps saillants et tatoués, etc.).

Bref, pour éviter d'y aller de déguisement en déguisement, Christopher Chance - c'est son (faux) nom - est maintenant un garde du corps qui travaille de façon très rapprochée, et pas très orthodoxe. À celle qu'il protège dans le pilote et qui lui crie, après qu'il a reçu deux balles arrêtées par la veste pare-balles qu'il porte, «elle est où, ma veste pare-balles?!», il répond: «C'est moi.»

Voilà qui donne une idée du personnage. Lequel travaille avec un ancien policier, Winston (Chi McBride), et un... comment qualifier ce Guerrero qu'incarne de façon juste assez inquiétante l'excellent Jackie Earle Haley? Un tueur mâtiné de crack en informatique? Quelque chose comme ça.

Et ce trio d'aller de mission en mission, ce qui permet aussi de lever tranquillement un voile sur le passé de Chance, poursuivi par son ancien patron, The Old Man. La lumière se fait presque complètement dans l'ultime épisode de cette première saison.

Si les épisodes sont, à quelques exceptions près, construits et écrits de façon conventionnelle, cette série se démarque de percutante manière par ses scènes d'action. TGV qui déraille, carambolages monstre, explosions en tous genres, effondrement de mine, glissade le long de câbles d'une gondole, saut en chute libre, on en voit rarement autant et aussi bien exécuté au petit écran. Et puis, graduellement, les aventures du trio se font plus personnelles et originales - ce qui est prometteur pour la suite des choses... c'est-à-dire la deuxième saison. À ce train-là, parions que Chance aura la chance de se faire valoir pour plusieurs voyages supplémentaires.

HUMAN TARGET 1

DÉVELOPPÉE PAR JONATHAN E. STEINBERG. AVEC MARK VALLEY, CHI McBRIDE, JACKIE EARLE HALEY.

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