Les documentaires, qui ont toujours occupé une place de choix dans la programmation de Canal D, volent encore la vedette dans la grille horaire automne-hiver, dévoilée hier, où ils représentent 90 % des émissions présentées aux heures de grande écoute. La chaîne met également le paquet pour attirer le dimanche soir les téléspectateurs qui seraient peu intéressés par les émissions diffusées sur les généralistes comme Tout le monde en parle ou Le banquier.

Parmi les oeuvres qui prendront l'antenne au cours de la prochaine saison, plusieurs sont des exclusivités à la télévision québécoise. À la lumière des extraits présentés aux représentants des médias hier, on peut déjà dire que certaines oeuvres s'annoncent percutantes.

C'est le cas du Jeu de la mort, présenté le printemps dernier à la télévision française. Ce documentaire, qui s'inspire d'une expérience menée dans les années 60, portant sur l'autorité et l'obéissance, démontre que la télévision exerce un réel pouvoir sur les gens. L'idée consistait à réunir 80 personnes sur un plateau de télé en leur faisant croire qu'ils participaient à une émission-pilote qui ne serait jamais diffusée. Chaque individu en studio était jumelé à une autre personne - qui était en fait un comédien - se trouvant dans une autre salle et qui devait répondre aux questions du participant no 1. À chaque mauvaise réponse, l'homme ou la femme en studio devait administrer, sous l'autorité de l'animatrice, une décharge électrique qui devenait chaque fois plus forte, allant même jusqu'à causer la mort. Évidemment, les comédiens qui répondaient aux questions faisaient semblant de ressentir de la douleur, ce qu'ignorait le participant. Fait troublant: 81 % des sujets ont accepté d'administrer des décharges extrêmes allant jusqu'à 460 volts. «Ainsi, la télévision peut, sans contestation possible, organiser demain la mort d'un individu pour divertissement», conclut le narrateur du documentaire réalisé par Christophe Nick. Inquiétant. Le jeu de la mort sera diffusé à l'hiver. Il fait également partie de la programmation du Festival international du film de Toronto.

En nomination pour l'Oscar du meilleur documentaire en 2010, Les alimenteurs (version française de Food inc.) explore les dessous de l'industrie alimentaire américaine souvent représentée par des paysages bucoliques et agraires. Or, la réalité est tout autre. Les alimenteurs sera diffusé le dimanche 17 octobre à 19 h.

Présenté en primeur le 14 octobre à l'ouverture de la section Focus du Festival du nouveau cinéma (FNC), Vous n'aimez pas la vérité: 4 jours à Guantánamo, qui montre des images inédites, captées par une caméra de surveillance, de l'interrogatoire du jeune Omar Khadr - enfermé à la prison américaine depuis 2002 - paraîtra également sur les ondes de Canal D. La date de diffusion du film n'a pas encore été fixée.

Autre film récent qui, en plus de se faire connaître prochainement au Festival des films du monde (FFM), sera également présenté à Canal D: Terre des femmes, réalisé par Xiaodan He, cinéaste d'origine chinoise qui vit à Montréal depuis 2002. Il s'agit d'un documentaire surprenant portant sur la culture sexuelle des Mosuo, une minorité ethnique qui valorise la société matriarcale vivant au sud-ouest de la Chine. Cette communauté fonde ses relations de couple sur l'amour et la satisfaction sexuelle... rien de moins. Terre des femmes sera diffusé le 21 novembre à 21 h.

Sous un angle plus québécois, Théâtre extrême explore les dessous de la lutte indépendante. Qui sont ces 400 lutteurs qui participent chaque année à 3000 combats? Révélations surprenantes et cocasses. Cette série documentaire de trois épisodes prendra l'antenne le 5 décembre.

La nouvelle programmation du Canal D sera en ondes à partir du 23 août.