Même s'ils ont présenté leurs excuses en ondes, Claude Mailhot et Alain Goldberg viennent de recevoir un «blâme sévère» du Conseil de presse du Québec. On leur reproche d'avoir tenu des propos discriminatoires à l'égard du patineur artistique Johnny Weir, d'avoir fait preuve de mépris et d' avoir porté atteinte à sa dignité.

L'affaire avait fait grand bruit au moment des Jeux olympiques. Voyant le costume que portait Weir, Claude Mailhot avait lancé qu'il aimerait que le patineur passe des tests de féminité comme avait dû le faire la coureuse sud-africaine Caster Semenya l'an dernier. Alain Goldberg avait approuvé. «Tout à fait, on devrait lui faire passer un test de féminité à ce  moment-là. Ou de masculinité.»

M. Mailhot avait ajouté qu'il savait qu'il s'écartait de la rectitude politique en s'exprimant ainsi. Et Alain Goldberg de répliquer: «Pas du tout, c'est ce que tout le monde pense. On le dit à voix basse. Maintenant, on le dit un peu à voix haute.»

Le lendemain, les deux analystes avaient présenté leurs excuses en ondes, ce que le Conseil de presse salue. «Il semblerait que, quand on a parlé des vêtements hier, ça a choqué certaines personnes. Ce n'était certainement pas le but. Si vous vous êtes sentis critiqués, on s'en excuse.»

Après les Jeux, Alain Goldberg avait aussi fait son mea culpa à Tout le monde en parle.

Le réseau RDS, visé par la plainte au même titre que les commentateurs et le réseau V, a fait savoir au Conseil de presse qu'il désapprouvait tout propos discriminatoire et il a fait remarquer que des excuses avaient été présentées en ondes. Le réseau RDS lui-même n'a pas été blâmé.

Par contre, le réseau Vtélé, qui diffusait aussi l'émission, a été blâmé «pour son manque de collaboration» au vu de son refus de répondre à la plainte.