La ville d'Asbestos, en Estrie, pourrait bientôt connaître son moment de gloire. Une émission de téléréalité australienne s'est lancée le défi de faire de la municipalité québécoise un nouveau lieu prisé par les touristes malgré son nom qui lui rappelle le cancer.

Lors de son prochain épisode, l'émission The Gruen Transfer diffusée par la Australian Broadcasting Corporation demande à deux spécialistes en publicité de créer plusieurs vidéos pour promouvoir la ville auprès d'éventuels vacanciers.

Les deux spécialistes ont choisi l'humour pour livrer leur message.

Une première publicité rappelle une session de «rencontres à la chaîne» où messieurs à l'allure soignée arborent fièrement leurs noms, comme «New York», «Paris» et «Rome».

L'homme avec le nom «Asbestos» accroché à son costume drabe ne suscite pas l'envie auprès de la femme qu'il veut courtiser. Celle-ci porte même un masque à gaz. Mais le narrateur explique, sur des images de paysages magnifiques, que les meilleures relations sur fondées sur la vérité et que celle-ci ne signifie pas nécessairement un nom attrayant. Il ajoute qu'il suffit de passer du temps avec la ville pour en tomber amoureux.

La seconde capsule publicitaire présente nombre d'autres villes à travers le monde qui n'ont pas la chance de porter un nom flatteur comme celle de «Accident», Dildo (godemiché), Boring (ennuyant) ou encore «Puke» (vomi). Elle se termine avec une suggestion: «ne laissez pas un nom vous repousser». Puis le slogan «Bienvenue à Asbestos: Mauvais nom. Destination fantastique» apparaît à l'écran.

Dans le segment de près de trois minutes disponible sur YouTube, l'animateur de l'émission, Wil Anderson, demande à l'un des participants s'il a voulu jeter la serviette. Ron Samuel réplique sans hésiter qu'effectivement, à plusieurs moments, il s'est dit que d'attirer des touristes à Asbestos représentait une mission impossible.

L'émission australienne a trouvé l'idée de se pencher sur le cas d'Asbestos dans un article de journal paru dans le quotidien britannique The Guardian. Un conseiller municipal de la ville, Alain Roy, y affirme que le nom éloigne peut-être les touristes. «Nous serions heureux d'accueillir des touristes pour leur dire la vérité sur qui nous sommes réellement», déclare M. Roy.

Le maire d'Asbestos, Hugues Grimard, n'a pas voulu commenter, n'ayant pas encore vu les capsules publicitaires. Mais il a promis qu'il les visionnerait sous peu.

La municipalité héberge de la plus grande mine d'amiante à ciel ouvert du monde. Plusieurs observateurs internationaux ont d'ailleurs critiqué l'exploitation de ce minerai lié au cancer. Mais ses promoteurs soutiennent qu'à l'inverse, l'amiante québécois est sécuritaire s'il est manipulé correctement.

Le site Internet de la ville fait la promotion de plusieurs sites touristiques, dont un terrain de golf et un camp de musique.