Si Guy et Sylvie, le célèbre couple d'Un gars, une fille, se projetaient dans l'avenir, prendraient-ils les traits de Nathalie et Louis, l'attachant duo de l'émission Les Parent?

Des producteurs étrangers voient une ressemblance si frappante entre les deux téléséries qu'ils souhaiteraient que les comédiens qui ont joué dans leur version d'Un gars, une fille se glissent dans la peau des personnages de l'adaptation qu'ils feront des Parent, a appris La Presse.

Le rapprochement entre les deux oeuvres, toutes deux présentées sous forme de sketches, sert même d'argument de vente à l'équipe de production des Parent lorsqu'elle fait des représentations à l'étranger. «Imaginez Un gars, une fille 15 ans plus tard avec trois garçons», leur fait-on valoir. Une stratégie qui semble porter ses fruits.

À l'instar de l'émission conçue et réalisée par Guy A. Lepage, qui a été adaptée dans plus d'une vingtaine de pays, Les Parent trouve preneur à l'étranger. L'Espagne et la Grèce viennent de boucler leur première saison, l'adaptation israélienne de la série sera diffusée prochainement. Récemment, le format a été vendu en Russie, tandis que des pays comme la France, l'Italie, la Pologne, le Portugal et la Turquie ont signé des options pour adapter les aventures quotidiennes de la célèbre famille qui tournera sous peu au Québec sa troisième saison.

Or, parmi eux, les producteurs turcs, russes et polonais souhaitent que les comédiens qui ont joué dans leur version d'Un gars, une fille revêtent également les rôles du père et de la mère dans leur adaptation des Parent. Impossible toutefois de savoir pour le moment si les acteurs concernés se prêteront au jeu. L'idée est-elle farfelue?

Jacques Davidts, l'auteur de la série mettant en vedette Anne Dorval et Daniel Brière, a déjà signé quelques sketches joués par Guy et Sylvie. S'il assure qu'au départ, lorsqu'il a écrit Les Parent, il n'avait nullement l'intention de créer la suite d'Un gars, une fille, il dit comprendre la volonté des producteurs de faire un rapprochement entre les deux oeuvres télévisuelles.

«Il y a un cousinage dans l'humour, il y a une parenté, croit M. Davidts, joint au téléphone en Europe où il rencontre différentes équipes de production qui adapteront l'émission. Et les producteurs qui sont intéressés par Les Parent sont souvent les mêmes qui ont eu de l'intérêt pour Un gars, une fille

Se disant flatté que certains qualifient son émission de «rejeton» de l'oeuvre de Guy A. Lepage, l'auteur estime néanmoins qu'il existe de grandes différences entre les deux séries et que les péripéties du couple formé par Guy et Sylvie présentaient, lors de leur diffusion, un aspect beaucoup plus nouveau que les aventures quotidiennes de Nathalie, Louis et de leurs trois enfants Thomas, Olivier et Zacharie. Le réalisateur des deux premières saisons des Parent, Pierre Théorêt, juge lui aussi que les deux concepts sont complètement différents et trouve d'ailleurs assez curieuse l'idée de vouloir utiliser les mêmes comédiens pour les deux adaptations.

Guy A. Lepage, lui, croit que les deux oeuvres ne sont pas incompatibles. «C'est normal que Guy et Sylvie se ramassent avec des enfants. On a toujours eu l'idée de faire une suite à Un gars, une fille, mais aucune démarche concrète n'a été entreprise jusqu'à maintenant pour réaliser ce projet. Je dois avouer que le fait que l'émission joue encore à la télé en quatrième reprise fait que je n'ai pas l'impression que les gens s'ennuient.»