Les Québécois ne sont peut-être pas les plus branchés au Canada, mais ils sont certainement les plus «télé-branchés».

Selon une étude conduite par Impact Recherche/Cossette Média, c'est en effet au Québec que la web télé est la plus populaire. Alors que 80 % des Canadiens disent aujourd'hui regarder de la vidéo sur l'écran de leur ordinateur, ce chiffre augmente à 85% dans la Belle Province, dont une majorité d'hommes (85 %) et, surtout, de jeunes adultes (93 %). En outre, 21 % des Québécois disent regarder la web télé au moins une fois par semaine, alors que cette proportion se limite à 15 % chez les Canadiens.

Pour le détail, ce sont les bandes-annonces de films et les vidéos d'humour qui attirent le plus d'internautes québécois, avec 45 % d'utilisateurs. Chez les 18-34 ans, la palme revient toutefois aux émissions de télé sur le web (52 %), suivies par les vidéos web amateurs style YouTube (38 %) et les vidéos web de nouvelles (36 %).

Spécificité québécoise

Selon Luc André Cormier, vice-président recherche d'Impact Recherche, ces chiffres ne font que confirmer la spécificité québécoise en matière de consommation culturelle.

«En général, les Québécois écoutent plus de télévision et consomment plus de spectacles d'humour. Il est possible que ces habitudes se soient tout simplement déplacées à la vidéo sur ordinateur, souligne M. Cormier. À mon avis, c'est là qu'on se détache du reste du Canada. Et ce qui est intéressant, c'est qu'à travers le web, cette spécificité culturelle semble se renouveler chez les plus jeunes.»

Bien qu'en hausse, ces nouvelles habitudes ne se font pas nécessairement au détriment de la télévision traditionnelle, faut-il préciser. Plutôt que de délaisser l'un au profit de l'autre, les internautes semblent avoir opté pour l'addition des deux médias. «À l'heure du «multitasking», il n'est pas surprenant de voir un jeune regarder la télé, «chatter» avec ses amis et regarder des web vidéo en même temps», souligne M. Cormier, en ajoutant qu'une grande part de cette consommation web se fait également au travail, où tous ont désormais accès à un ordinateur.

À noter que les annonceurs n'ont pas attendu les résultats de l'enquête pour ajuster leur tir. Selon IAB Canada, Internet aurait accaparé 13 % des dépenses publicitaires au Québec pendant l'année 2009. «Il faut suivre le consommateur où qu'il aille, résume Luc André Cormier. À ce chapitre, la vidéo sur ordinateur s'avère une forme très puissante de communication, qui offre plus de possibilités que jamais aux publicitaires.»

L'étude d'Impact Recherche a été effectuée au mois d'octobre, auprès de 1019 Canadiens et 242 Québécois.