Avec son nouveau visage, V (anciennement TQS) sera-t-elle bientôt rentable? Mario Dumont, conseiller des frères Rémillard, préfère ne pas dire si le plan d'affaires de la station prévoit la rentabilité pour 2010.

«Quand on investit autant pour reprendre quelque chose en difficulté, on veut la rentabilité le plus vite possible», s'est-il contenté de dire.

Mario Dumont se montre confiant. «Si on regarde ce que Maxime Rémillard et son frère ont fait, on ne peut pas être insensible à leurs investissements à long terme, comme le déménagement, la relocalisation des employés et les investissements technologiques avec la diffusion HD (estimée à environ 20 millions). V, c'est une vision pour installer une nouvelle image, une nouvelle télé, une nouvelle marque de commerce dans le divertissement au Québec. Ce qui me fait dire que ça va réussir.»

En février dernier, Maxime Rémillard indiquait à La Presse qu'il «visait la rentabilité pour 2010». L'ancien chef de l'ADQ invitait hier les journalistes à visiter le plateau de Dumont 360, sa nouvelle émission qui commence lundi prochain. Comme le défi l'occupe à temps plein, il a délaissé temporairement son rôle de conseiller.

La quotidienne sera diffusée de 17 h à 18 h à partir d'un studio loué à Télé-Québec - le même que celui de L'Attaque à 5 de Jean Pagé. M. Dumont prendra place au centre d'une table de verre en demi-cercle, dans un décor jaune, blanc et métallique.

Chaque émission comprendra deux courts bulletins de nouvelles. Ils seront produits par l'agence ADN5 de Richard Desmarais et conçus pour cinq régions: Montréal, Trois-Rivières, Sherbrooke, Québec et Saguenay. À Montréal, ils seront pilotés par Ève Couture (ancienne de TVA et LCN).

La journaliste prendra aussi place auprès de Mario Dumont pour le reste de l'émission. Elle contrôlera notamment un grand écran LED interactif, qui servira autant à retransmettre les interviews «en duplex» qu'à présenter des informations complémentaires.

Acheté à la boîte québécoise Simbioz, l'écran représente un investissement «dans les centaines de milliers de dollars», a indiqué André Provencher, président de La Presse Télé, producteur de l'émission. Comme l'émission est «encore en évolution», il ajoute ne pas pouvoir en chiffrer les coûts totaux.

M. Dumont ne se fixe pas d'objectif de cotes d'écoute. «En information, les gens doivent développer une habitude. Et soyons modestes et francs, avec la quasi-faillite de TQS, il n'y avait plus de bulletin à cette heure-là. C'est sûr qu'il faut rebâtir un auditoire de fidèles.»

Pas seulement la politique

Mario Dumont assure qu'il ne parlera pas seulement de politique. «On parlera aussi de famille, de culture, de plusieurs autres sujets qui touchent les gens.» Chaque émission proposera un «sujet 360» qui sera couvert assez longuement.

Une liste de collaborateurs commence à être dressée, mais on ne prévoit pas de chronique récurrente.

Comment l'ex-politicien conçoit-il son nouveau rôle d'animateur? «Je ne suis pas journaliste, a-t-il dit. La promesse que je veux faire aux gens, ce n'est pas la promesse traditionnelle de l'animateur neutre - même si parfois on peut en douter. La promesse, c'est que l'animateur a des opinions, qu'il va les exprimer, mais qu'il a aussi une curiosité extrême. Les gens qui ne partagent pas son opinion auront la possibilité de le dire et de le dire jusqu'au bout, comme il faut.»

Dumont commentera donc les sujets. Commenterait-il la présente course à la direction de l'ADQ? Il laisse entendre que oui, et se remet au jugement du public. «Si on est partisan ou malavisé, les gens vont le voir tout de suite.»