Reviendra ou reviendra pas, Call-TV, l'automne prochain? À six jours de l'entrée en ondes de l'image hyper-léchée de V, le grand patron de l'ex-TQS, Maxime Rémillard, hésite encore à euthanasier sa télé-tirelire, dont certains jeux ont pourtant été jugés trompeurs et opaques par le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR).

«Il y a eu deux jeux problématiques, et ces deux-là ont été corrigés. Il y a quand même 100 000 personnes qui regardent l'émission. Il y a des gens qui aiment l'émission. Le jeu attire son public», note le coprésident de Remstar, Maxime Rémillard, en entrevue à La Presse.

Évidemment, si les patrons de V tergiversent, c'est que Call-TV rapporte des sous. Combien? Difficile à calculer. Selon Maxime Rémillard, le réseau ne loue que ses ondes au producteur (Mass Response) de cette tombola interactive et ne collecte aucun pourcentage sur les appels et messages texte qui engorgent les lignes de Call-TV.

Et qu'est-ce que V répond à tous les téléspectateurs qui estiment avoir été floués par certains concours au caractère «douteux» et «incompréhensible» de Call-TV? «Le service à la clientèle répond aux plaintes. Call-TV, c'est un jeu télévisé, ce qui est clair en ondes. Au bas de l'écran, les règles sont claires, les animatrices répètent régulièrement que ça coûte 1$ par appel», rappelle le directeur général de la programmation de V, Robert Montour.

Selon nos sources, des clauses de confidentialité incluses dans les contrats des trois présentatrices de Call-TV (Évelyne Audet, Marie-Andrée Poulin et Geneviève Meunier) leur interdisent de discuter publiquement «des dessous du tournage et de la production» de l'infopublicité, que diffuse V jusqu'à dimanche soir. Les trois animatrices ont passé l'été à Vienne, en Autriche, d'où provient Call-TV -en direct- du dimanche au vendredi. Elles rentrent au Québec lundi.

Officiellement, «L'attaque à 5 et un show de poker» occupent la case de Call-TV dans la grille d'automne de V, a indiqué Maxime Rémillard. Toutefois, les négociations se poursuivent pour le renouvellement de la télé-tirelire, qui a alimenté bien des discussions cet été (pour les mauvaises raisons la plupart du temps). Tapez Call-TV dans YouTube et vous comprendrez assez rapidement.

Fin du chapitre Call-TV. Dans le cadre d'une offensive promotionnelle, Maxime Rémillard, vêtu d'un jean et d'un veston brun, a ouvert hier les portes de l'édifice Remstar qui abrite les locaux rénovés de V, en plein coeur du Vieux-Montréal. Appréciation? L'endroit est superbe. On se croirait dans une agence de pub branchée avec du mobilier tout blanc, des chaises design, des écrans plasma accrochés à tous les murs, des planchers en bois foncé et des structures en pierre ancienne, en inox et en béton verni. Sans préciser le chiffre exact, Maxime Rémillard chiffre à «plusieurs dizaines de millions de dollars» la résurrection du Mouton noir galeux.

C'est énormément d'argent. «V n'est pas rentable. Et ce n'était pas dans le plan d'affaires d'avoir une rentabilité à si court terme», rappelle Maxime Rémillard, qui s'est inspiré de M6 et de Fox pour bricoler la programmation de V. Selon lui, l'image de marque de TQS avait été endommagée par «des années de problèmes». Il fallait donc la reconstruire.

Dans l'univers hyper-concurrentiel de la télévision québécoise, Maxime Rémillard déteste être comparé à Radio-Canada et à TVA. «On parle d'un milliard en financement public (SRC) et on parle d'un empire qui est complètement convergent (TVA), a-t-il dit. Nous, on veut être l'autre option.»

Dès lundi, la troisième antenne généraliste du Québec offrira à ses adeptes des plaisirs coupables et du divertissement. «On a élevé la barre en matière de qualité, explique Maxime Rémillard. Ce qu'on va faire, on va bien le faire dans notre réalité financière.»

Maxime Rémillard ne s'en cache pas, il aimerait bien ramener une équipe de la Ligue nationale de hockey (LNH) à Québec et, bien sûr, retransmettre les parties à l'antenne de V. «Québec, c'est un marché extraordinaire. Il y a une effervescence, une prospérité. Le retour d'une équipe, ce serait extraordinaire. (...) Nous étudions ce projet.»

Devine qui va animer?

Oubliez Martin Cloutier, la moitié plus costaude du duo comique Dominic et Martin. C'est plutôt François-Étienne Paré qui pilotera le grand jeu de V Devine combien je gagne?, où un participant devra deviner lequel parmi 10 candidats empoche le plus gros salaire.

Il y a deux semaines, Martin Cloutier a enregistré une émission pilote de ce jeu adapté d'un concept britannique (Win My Wage), dont la diffusion démarre le dimanche 6 septembre à 18h sur V. Les échos qui sont parvenus jusqu'à La Presse ont été catastrophiques: problèmes d'éclairage, pépins du système informatique, nombreuses coupures, etc. «C'est vrai. Le pilote n'a pas bien été, mais ça n'a rien à voir avec la performance de Martin», soutient le producteur de Devine combien je gagne?, Michel Bissonnette, de Zone 3.

Conséquence: la production a pris du retard et les enregistrements du jeu ont été décalés. Comme il copilote quotidiennement l'émission du retour à la maison à la radio NRJ, Martin Cloutier, qui croyait mettre en boîte plusieurs émissions cet été, n'a que très peu de temps à offrir du lundi au vendredi. D'où son remplacement par François-Étienne Paré, qui anime également La revanche des nerdz sur Ztélé.