Guy Carbonneau et Michel Bergeron effectuent tous deux un retour derrière le banc d'une équipe de hockey, pour les besoins de «La Série Montréal-Québec» qui sera diffusée au réseau TVA à compter de janvier prochain.

Ces grands noms du hockey agiront comme entraîneurs de deux équipes de 14 joueurs, «Carbo» pour Montréal et «Le Tigre» pour Québec, dans une réelle confrontation sur glace.

Carbonneau et Bergeron ont accepté sur le champ l'offre de Julie Snyder des Productions J, du concepteur Stéphane Laporte et de TVA au moment où la rivalité entre les deux villes renaît avec la «guerre des festivals», mais longtemps après les célèbres confrontations Canadien-Nordiques.

La nouvelle série de TVA pourrait connaître beaucoup de succès. Elle touche une corde sensible au Québec où «le hockey est une religion», pour reprendre un cliché.

Et les candidats-joueurs pourraient être très nombreux, une hypothèse qui ne semble pas effrayer Julie Snyder qui piaffe d'impatience de voir à l'oeuvre ces deux équipes composées de Québécois.

Toute personne n'ayant pas été rémunérée comme joueur (ce qui exclut des joueurs comme ceux de la Ligue nord-américaine de hockey par exemple) pourra s'inscrire par l'entremise du site Internet de TVA pour faire partie de l'équipe de rêve de son choix, Montréal ou Québec.

Quelque 260 000$ en prix seront remis au total aux 28 participants des équipes. Ainsi, chaque joueur de l'équipe gagnante touchera 10 000$. Le public désignera le meilleur joueur, qui raflera pas moins de 50 000$.

Huit matchs de 90 minutes seront présentés à TVA, ainsi que 3h30 de télévision sur semaine, entre les matchs de hockey. Il y aura une présélection dans divers arénas et des camps d'entraînement dans chaque ville.

On connaîtra plus tard le jour retenu pour la diffusion des matchs.

«Ce sera en soirée, a assuré lundi France Lauzière, vice-présidente à la programmation chez TVA. On devra s'assurer que la diffusion des matchs ne tombe pas en même temps que lors de la présentation des matchs professionnels.»

On ne sait pas encore dans quels arénas se tiendront les confrontations, mais le Centre Bell de Montréal et le Colisée Pepsi de Québec sont sur les rangs.

Stéphane Laporte, qui a eu l'idée du projet il y a plusieurs années, s'attend à ce que le calibre de jeu corresponde à celui des bonnes ligues de garage. Il estime que plusieurs Québécois, qui n'ont pu jouer du hockey professionnel, pourront ainsi revivre «un rêve perdu».

«Chaque période sera d'une durée de 15 minutes, avec peu de contact et surtout pas de bataille», a averti Laporte.

Chaque équipe devra compter trois femmes, ainsi qu'un joueur de plus de 40 ans, et un autre de plus de 50 ans.

Guy Carbonneau, qui se remet d'une opération aux hanches, a cependant prévenu ses patrons que son but était de revenir dans Ligue nationale de hockey.

«Je suis prêt à vivre avec ce risque-là, a dit Julie Snyder. Cela fera partie de l'histoire de la «télé-rivalité».

«Comme dans la réalité, on va s'ajuster», a-t-elle ajouté, alors que le maire Gérald Tremblay, présent à la conférence de presse tenue dans le hall de l'hôtel de ville, s'offrait pour agir comme substitut, au besoin.

Renouant avec sa cravate chanceuse, Carbonneau a dit souhaiter qu'elle lui porte bonheur pour son retour derrière le banc.

«C'est pour moi une belle occasion de rester en contact avec les gens, pour le plaisir», a indiqué celui qui a promis d'être sur ses patins pour l'entraînement des Montréalais.

«C'est un concept que vont aimer les gens de partout au Québec. La rivalité va ajouter du piquant dans la télé-réalité», a poursuivi Carbo, heureux de voir aussi des femmes dans les équipes.

«Vous savez, depuis 15 ans, le hockey féminin a évolué beaucoup plus que l'on pense», a analysé l'ex-entraîneur du Canadien.

Son collègue Michel Bergeron a dit que des «gars de 25 ou 30 ans qui auraient pu jouer chez les professionnels» pourraient se retrouver dans l'une des deux formations. «Ce sera du gros calibre et la rivalité va pouvoir revenir», a-t-il prédit.