Un panneau publicitaire pour le moins surprenant a fait son apparition, cette semaine, à Montréal et dans les environs. On y voit la photo d'un homme sur laquelle le mot «pédophile» est écrit en rouge.

Est-ce l'oeuvre de voisins inquiets qu'un pédophile s'installe dans leur quartier? Ou encore l'offensive d'un regroupement de parents qui souhaite durcir la loi contre les prédateurs sexuels?

Non. Il s'agit plutôt d'une campagne publicitaire du Canal D, qui souhaite promouvoir une nouvelle série documentaire sur les Canadiens accusés d'un crime qu'ils n'ont pas commis.

Cette semaine, Canal D a fait a installer 300 affiches dans la grande région métropolitaine. La publicité se décline en deux versions: la photo du pédophile, et celle d'une femme sur laquelle il est écrit «meurtrière». On peut les voir notamment au centre-ville de Montréal de même qu'en bordure de la route 116, de l'autoroute 40 et de la 15N.

La signature de Canal D ne figure pas sur la publicité afin d'attiser la curiosité des automobilistes. Le suspense sera préservé jusqu'à vendredi. Le nom de l'émission sera alors ajouté aux affiches.

Les dirigeants de la Ville de Longueuil, qui n'étaient pas au courant de la campagne, ont eu toute une surprise hier matin en voyant la photo du «pédophile» en bordure de la route 116, à la hauteur de Saint-Hubert.

Le chef du Parti municipal de Longueuil, Jacques Goyette, a demandé au directeur des communications de la Ville, François Laramée, de faire quelques vérifications auprès d'Astral Media Affichage, la compagnie qui gère la publicité sur les terrains de la Ville.

«Disons que la publicité nous a semblé d'un goût discutable, a dit hier M. Laramée. On a songé à demander qu'elle soit retirée, mais on a laissé tombé puisque les affiches ne seront là que quelques jours seulement.»

Frédérique Grenouillat, directrice des communications de Canal D, souligne que les visages utilisés dans la publicité ont été créés à partir de ceux de quatre personnes différentes pour s'assurer qu'il n'y ait aucune ressemblance. La campagne a été conçue par l'agence Bos.

«Le sujet de notre série documentaire est traumatisant. Il nous fallait une publicité à la hauteur», a-t-elle dit. La série, qui commencera lundi, se décline en huit épisodes produits au Québec.