La firme Simard-Beaudry Construction et son dirigeant, Antonio Accurso, poursuivent l'animateur de radio Benoît Dutrizac et son employeur, Diffusion Métromédia CMR, pour des propos jugés diffamatoires.

On leur réclame 400 000 $ pour atteinte à leur réputation et dommages.

La semaine dernière, Dutrizac avait été mis en demeure de se rétracter en ondes, mais il n'a pas obtempéré dans les délais demandés.

Le 10 août dernier, l'animateur du 98,5 a interviewé Sammy Forcillo, vice-président du comité exécutif de la Ville de Montréal. Il a alors affirmé que Simard-Beaudry était une «société incompétente» et il a associé Accurso à la «job de cochon» faite à l'échangeur L'Acadie.

Le lendemain, dans une interview avec le conseiller Marcel Tremblay, Dutrizac a ajouté que Simard-Beaudry devrait être placée sur la «liste noire» de la Ville de Montréal.

Or, ce n'est pas Simard-Beaudry, mais Constructions Louisbourg qui a réalisé les travaux de l'échangeur L'Acadie à titre d'entrepreneur général, souligne la requête déposée hier. Et «aucun reproche n'a été adressé» à l'entreprise depuis la fin des travaux, en 2004.

«Il est clair qu'avant même son entrevue avec monsieur Forcillo et sans attendre des réponses à ses questions, le défendeur avait décidé de la responsabilité des demandeurs», font valoir les avocats du cabinet De Grandpré Chait.

La firme Constructions Louisbourg appartient aussi à M. Accurso, de même qu'à d'autres propriétaires. «Il n'y avait aucun fondement aux propos de M. Dutrizac quant à la qualité des travaux, qu'ils aient été réalisés par Constructions Louisbourg ou par Simard-Beaudry», précise Mylène Forget, qui assure les relations publiques du cabinet De Grandpré Chait dans cette poursuite.

Rappelons que Tony Accurso est aussi codirigeant du consortium GENIeau, auquel la Ville de Montréal avait confié un contrat d'installation de compteurs d'eau dans des circonstances qui ont soulevé plusieurs questions. L'ancien président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Frank Zampino, a séjourné deux fois sur son yacht.

Pour l'instant, les avocats de M. Accurso préfèrent ne pas accorder d'entrevue concernant la poursuite déposée contre Dutrizac et Diffusion Métromédia CMR, la filiale de Corus qui gère la station de radio du 98,5.

«À ce stade-ci, il n'y aura pas de commentaire», a également dit à La Presse Josée Ann McDuff, directrice du marketing et des relations publiques de Corus Québec.