Environ 200 employés de Radio-Canada et des sympathisants ont manifesté, mardi midi, devant le siège social montréalais de la SRC pour dénoncer les compressions de 800 postes dans l'ensemble du pays, annoncées le 25 mars dernier.

Et deux mois plus tard, le syndicat ignore toujours combien de postes devront effectivement être abolis et qui au juste sera touché. La direction a en effet offert un programme de départs hâtifs à la retraite et le syndicat ignore encore les effets du jeu de dominos qui s'ensuivra.

Alex Levasseur, président du Syndicat des communications de Radio-Canada, affilié à la CSN, s'attend à ce qu'une centaine de postes doivent ultimement être supprimés chez ses membres, des journalistes, recherchistes, annonceurs, assistants et autres.

«On est un peu comme pieds et poings liés devant tout ça. On attend que l'information nous arrive de façon officielle. On devrait avoir des chiffres vendredi», a-t-il précisé.

M. Levasseur dénonce la façon de procéder de la direction de Radio-Canada. «La convention prévoit que lorsqu'il y a des mises à pied en raison de compressions économiques, comme c'est le cas actuellement, il y a un comité qui est créé avec le syndicat et on discute des déplacements des postes qui sont jugés excédentaires. Mais là, on voit que Radio-Canada agit déjà, annonce déjà à des gens qu'ils sont déplacés, qu'ils vont aller ailleurs ou on leur dit 'votre poste va être coupé'. Et ça, ça nous chagrine, parce que ça devrait être fait en partenariat avec le syndicat et actuellement, ça ne se fait pas», a dit le dirigeant syndical.

Le comité de reclassement doit se mettre à l'oeuvre les 28 et 29 mai.

Des 800 suppressions de postes dans l'ensemble du pays, 336 devaient être effectuées au service français de Radio-Canada, tous services confondus, à cause d'un manque à gagner de 171 millions $.

De semblables manifestations ont eu lieu à Québec et Moncton. Comme symbole de journée de deuil pour ces 800 employés touchés, les manifestants ont transporté un cercueil et des fleurs devant la maison de Radio-Canada, sous une musique mortuaire.

Dans le cadre de cette manifestation, M. Levasseur a aussi annoncé le lancement d'une campagne d'appui à Radio-Canada auprès du public, sous le thème «je suis, nous sommes pour un service public de qualité».

«Il y aura un site internet qui sera lancé. Il y aura des porte-parole un peu partout. Ce qu'on veut, c'est une prise de parole citoyenne pour que les gens disent au gouvernement et à tous ceux qui pourraient aspirer à le remplacer éventuellement: 'Radio-Canada, c'est une institution à laquelle on tient, c'est un service public de qualité et on ne veut pas le voir disparaître'», a résumé M. Levasseur.