Le milieu de la télévision craint les conséquences «dramatiques» des compressions annoncées à Radio-Canada.

Son PDG, Hubert T. Lacroix, prévoit que pour chaque poste aboli à Radio-Canada, trois postes seront perdus au sein des productions indépendantes. «L'impact est donc direct pour nos membres, s'inquiète Raymond Legault, président de l'Union des artistes (UDA). Cela signifie une diminution du nombre de tournages, et aussi une diminution du nombre d'artistes qui travaillent dans chaque tournage.»

L'Association des producteurs de films et de télévision du Québec (APFTQ) craint la même chose. «Les producteurs doivent respecter des conventions collectives qui prévoient notamment des salaires minimums. Pour baisser leurs coûts, ils pourraient donc être obligés d'embaucher moins d'employés. C'est une situation qui inquiète beaucoup nos membres», indique sa porte-parole, Céline Pelletier.

La baisse annoncée de la programmation jeunesse à Radio-Canada préoccupe Yves Légaré, directeur général de la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC). «Les séries jeunesse servent souvent de banc d'essai pour les auteurs. Ils auront moins cette chance. Elles habituent aussi les enfants à notre télévision. Si on s'adresse moins à eux, ils risquent de regarder des chaînes américaines. Ce sera plus difficile de les intéresser à notre télé quand ils vieilliront.»

Comme l'UDA, la SARTEC accuse le gouvernement Harper. M. Legault parle «d'acharnement incompréhensible» contre la culture. Il dénonce aussi que les conservateurs rejettent chaque demande de Radio-Canada, tout en songeant à aider certaines diffuseurs privés.

Même si elle déplore les coupes en région, la Fédération culturelle canadienne-française (FCFF) salue quant à elle l'effort accompli par Radio-Canada. «Nous avions craint des coupures beaucoup plus importantes dans les régions, explique l'organisme par voie de communiqué. Celles-ci sont relativement épargnées.»

Impact sur la programmation francophone de Radio-Canada> Télé générale

Les producteurs indépendants doivent réduire leurs coûts de 10 à 25 %.

Hausse du nombre de reprises.

Bloc jeunesse du matin écourté (de 6 h 30 à 8 h dès l'automne prochain).

Report de la diffusion de certaines séries prévues pour l'automne (à confirmer en mai).

> Télé information

Fin de RDI Junior et des Rendez-vous de Marie-Claude.

La diffusion en direct à RDI cesse la nuit.

Fermeture du bureau de Dakar.

Baisse des budgets des émissions d'affaires publiques.

Sherbrooke, Québec, Moncton et Ottawa: fin des bulletins du midi. Bulletins de 18 h écourtés à 30 minutes.

> Régions

Ouest: fin de Zeste, un hebdo culturel télé.

Ontario: fin des émissions radio L'Ontario aujourd'hui et Les arts et les autres. Fin de la diffusion régionale à la station de Windsor. La station est transformée en centre de production.

Est du Québec/Atlantique: fin de l'émission radio 360

Les émissions de radio matinales du samedi de Matane, Rimouski et Sept-Îles sont regroupées en une seule. Celles du dimanche sont abolies.

> Radio

Fin de: Un dimanche à Québec, Vous êtes ici, Macadam tribus et Des airs de toi.

Une émission le midi avec tribune téléphonique sera présentée partout au Canada (animateur à déterminer)

Contrairement à ce qu'a écrit La Presse hier, l'émission Fréquence libre, animée par Philippe Fehmiu, n'est pas abolie.

> Internet

La section Arts et spectacles ne publiera plus les chroniques de Michel Coulombe, Danielle Laurin, François Blain et Lili Marin.

D'autres annonces pourraient évidemment être faites par la direction de Radio-Canada.