Les employés cadres de la SRC-CBC recevront finalement la moitié de leurs bonis annuels au cours du prochain exercice financier, et cela n'est rien pour plaire au syndicat représentant des milliers d'employés menacés de licenciement.

Le président Hubert Lacroix a fait parvenir un mémo au personnel, mercredi soir, annonçant que les primes aux dirigeants seraient réduites de moitié et qu'il n'y aurait pas d'augmentations de salaires pour le personnel de direction en 2009.

M. Lacroix soutient que la direction envoie ainsi un signal clair qu'elle est prête à faire sa part en période de crise économique.

Des employés ont réagi négativement sur le blogue «Inside the CBC».

Les primes ont été approuvées par le conseil d'administration de la SRC-CBC à la suite d'une évaluation de chaque dirigeant, selon ce qu'a indiqué le porte-parole Marco Dubé.

«Nous devons reconnaître que nos cadres jouent un rôle important dans la programmation sur toutes les plateformes, a soutenu M. Dubé. Nous avons obtenu des succès, nous avons eu des cotes d'écoute plus importantes au cours de l'année alors que certains de nos concurrents perdaient une partie de leur audience.»

En réduisant les bonis de moitié, et en éliminant les hausses de salaire prévues de 1,5 pour cent pour les dirigeants l'année prochaine, le télédiffuseur économise environ 2 millions $ sur deux ans.

M. Lacroix a souligné que la SRC-CBC ne prévoyait pas une augmentation de la part des émissions américaines ni l'avènement de la publicité à la radio.

Au même moment, certains membres de la Guilde canadienne des médias, qui représente 5500 employés de la SRC-CBC, ont déjà été informés de l'élimination des heures supplémentaires l'année prochaine et la question des réductions de salaire est encore dans l'air. Le télédiffuseur public envisage d'effectuer de 600 à 1200 licenciements attribuables à une réduction budgétaire de plus de 100 millions $.

Plusieurs employés de la SRC-CBC ont reçu une rémunération additionnelle pour s'être acquitté de tâches supplémentaires ou pour avoir travaillé plus d'heures que prévue dans le cadre d'événements particuliers.

«Je crois que si la SRC-CBC veut éliminer tout revenu discrétionnaire, elle doit le faire au même rythme pour tous les employés, et ne pas s'attendre à ce que certains employés portent un fardeau plus grand que d'autres sur leurs épaules», a fait valoir la présidente nationale de la Guilde, Lise Lareau.

Le président de la section de la SRC-CBC de la Guilde, Marc-Philippe Laurin, a noté dans un mémo envoyé aux membres, jeudi, que le syndicat se penchait sur des moyens d'éviter des mises à pied. L'option de congés sans solde est envisagée.

«La Guilde prendra part à une réunion cette semaine avec la direction et tous les syndicats, pour discuter des moyens de limiter les coupes dans les emplois et dans les programmes», a indiqué M. Laurin.