La Société Radio-Canada (CBC/SRC) pourrait être forcée de vendre certains de ses actifs pour faire face à la crise économique, a annoncé son président Hubert Lacroix, jeudi.

Le gouvernement fédéral laissait quant à lui entendre, la veille, qu'il n'était pas prêt à accroître l'aide financière versée au radiodiffuseur public.

M. Lacroix a toutefois insisté qu'il était déterminé à conserver le rôle national du radiodiffuseur public, mais il a ajouté que le financement limité que reçoit la société d'État lui laissait peu d'options.

«Honnêtement, toutes les options sont sur la table en vue de vendre certains de nos actifs pour générer des revenus», a-t-il affirmé aux journalistes, à sa sortie d'un déjeuner devant l'Empire Club of Canada lors duquel il a prononcé un discours.

«Ce que nous devons faire, c'est trouver des façons de générer des dollars, afin que CBC/Radio-Canada puisse minimiser les effets que la crise actuelle impose à nos services», a ajouté le président de la société d'État.

Un porte-parole de la chaîne publique a de son côté affirmé que les mesures pourraient se traduire tant par la vente de la station de radio Radio 3, par exemple, que par celle d'un site internet.

Hubert Lacroix a refusé d'élaborer quant aux mesures précises qui pourraient être prises, soulignant que cette possibilité radicale n'était qu'une des options. Mais la crise financière pourrait bien forcer la SRC à accuser un déficit l'an prochain.

M. Lacroix a précisé, lors de son discours, qu'il avait sollicité une rencontre avec le premier ministre Stephen Harper, afin de lui demander une plus grande flexibilité financière pour faire face à la crise économique actuelle qui lui permettrait de vendre certains de ses actifs.

Le président de CBC/Radio-Canada tente également d'avoir accès immédiatement au financement prévu pour la prochaine année fiscale.

Il a toutefois souligné qu'il ne demandait pas plus d'argent au gouvernement fédéral que le milliard de dollars en fonds publics que reçoit déjà le radiodiffuseur.

«Nous ne quémandons pas plus d'argent, a-t-il déclaré. Nous tentons simplement de nous sortir de cette situation, et pour ce faire nous avons demandé au gouvernement de nous aider avec une flexibilité financière.»

Les conservateurs fédéraux ne se sont toutefois pas montré très réceptifs à la demande de la SCR.

Mercredi, le ministre des Finances Jim Flaherty a affirmé que le radiodiffuseur recevait déjà d'importantes sommes en fonds publics.

Outre la vente d'actifs, M. Lacroix a également laissé entendre qu'il envisageait la possibilité d'acheter davantage d'émissions américaines, qui sont moins coûteuses que les émissions originales produites au pays.

«Il en coûte 10 fois plus cher pour produire une émission canadienne d'une heure de grande qualité, comme The Border, que pour acheter La Roue de la fortune (Wheel of Fortune)», a-t-il expliqué.

La SRC réfléchit également à la possibilité de réduire sa couverture géographique en fusionnant des stations locales, selon M. Lacroix.

Le président de la société d'État a par ailleurs discuté avec le ministre du Patrimoine, James Moore, mercredi, lui exposant la situation difficile dans laquelle se trouve la corporation. Une rencontre est prévue entre les deux hommes la semaine prochaine.