Il faut avoir atteint la cinquantaine pour se souvenir des Enquêtes Jobidon, une série entièrement tournée à Québec au début des années 60, et diffusée à Radio-Canada. En écrivant Chabotte et fille, une nouvelle série de Télé-Québec qui sera aussi tournée dans la ville de Québec dès le printemps, l'auteure Louise Pelletier avoue avoir pensé à Jobidon, même si elle en a très peu de souvenirs. «Je me souviens du côté Simenon de l'oeuvre. Le côté très européen de la ville convient parfaitement à des histoires d'enquêtes.»

Pour vous situer, Louise Pelletier a coécrit la série Blanche avec sa soeur Andrée, de même que les téléromans À nous deux ! et Mon meilleur ennemi à Radio- Canada, et Sauve qui peut ! à TVA, avec sa collègue Suzanne Aubry. «J'ai toujours rêvé de tourner à Québec», affirme l'auteure, qui habite pourtant la région de Montréal.

 

Chabotte et fille, dont elle a écrit sept des dix épisodes avec sa fille Chloé Cinq-Mars, voyagera entre le drame et la comédie, et jouera beaucoup sur les différences majeures de caractère entre Jean-Jacques Chabotte, détective privé, et sa fille Zoé.

«Jean-Jacques a beaucoup de talent pour les relations humaines et parvient facilement à faire parler les gens. C'est un gars fantaisiste, folichon. Sa fille, dans la vingtaine, est tout le contraire, une nerd qui fait des études universitaires en archéologie. Une fille brillante, mais pas très adroite dans les relations humaines.»

Sa femme étant décédée lorsque sa fille était encore une enfant, le détective l'a élevée tout seul. «Ils ne se sont jamais remis de ce deuil.»

Le père et sa fille habitent une maison de Limoilou, qu'ils ont achetée avec une amie avocate, Jeanne, qui fournit les cas d'erreurs judiciaires à Jean-Jacques. Une femme un peu bohème et idéaliste. Pour aborder «la partie plus conservatrice de Québec «, l'auteure a inclus le rôle de la belle-mère de Jean-Jacques, Simone Guérin, ministre du parti au pouvoir, une femme très pragmatique, qui n'entretient pas de très bons rapports avec son gendre.

Chabotte et fille sera réalisée par Jeremy Peter Allen, dont Louise Pelletier avait beaucoup apprécié le long métrage, L'exécution (Manners of Dying), qui portait sur la peine de mort. « Jean- Jacques Chabotte enquêtera beaucoup sur des cas d'erreurs judiciaires», annonce l'auteure. D'ailleurs, une grande enquête qui prendra forme au troisième épisode portera sur un homme emprisonné durant 30 ans pour un crime qu'il n'a pas commis.

D'autres enquêtes aborderont des cas de personnes disparues, d'assurance ou d'adultère. «Tout ça va nous permettre de nous balader dans Québec et un peu en dehors, d'avoir une vision de notre province différente de notre «montréalocentrisme».

Louise Pelletier considère que les détectives privés sont trop souvent mal perçus et sous-estimés. «Ce sont des guerriers de l'ombre, pour qui on a peu de respect socialement, et qui ont pourtant joué des rôles-clés dans certaines enquêtes.» Elle relate notamment le cas de David Milgaard, un résidant de la Saskatchewan qui a passé 23 ans en prison par erreur. «Dans cette affaire, c'est un détective privé, un ancien journaliste comme Jean-Jacques, qui a retrouvé l'épouse de l'assassin.»

Pour Chabotte et fille, Louise Pelletier retrouve le producteur Michel Gauthier, qui avait produit Blanche, qu'elle cosignait avec sa soeur Andrée. Avec lui, l'auteure travaille à une autre série de fiction, L'autruche céleste, en développement à Radio- Canada, et inspirée des livres d'Iléana Doclin. «Elle raconte ses rapports difficiles avec son père incontrôlable, un comte roumain, qui était aussi réalisateur de télévision. Son père, aussi drôle que terrifiant, revient dans sa vie même après son décès.»

Très peu de séries de fiction pour adultes ont été entièrement tournées dans la capitale. Outre Les enquêtes Jobidon et La chambre no 13, quelques émissions pour enfants ont vu le jour à Québec, que ce soit Félix et Ciboulette ou Le village de Nathalie, de même que l'émission à sketchs Phylactère cola, diffusée à Télé-Québec en 2002. Des scènes de certaines séries ont déjà été tournées à Québec, notamment pour Lance et compte.

Des auditions pour Chabotte et fille se déroulent à Québec, et aucune date de diffusion n'a encore été annoncée.

Amélie Grenier à temps partiel

Amélie Grenier ne coanime désormais Deux filles le matin que deux jours par semaine, à TVA. Le producteur a choisi de ne pas la remplacer aux côtés de Mélanie Maynard, laissant les collaboratrices régulières Sonia Benezra et Geneviève Saint-Germain la relayer. Déjà, la semaine dernière, Amélie Grenier a annoncé à Deux filles le matin que son métier d'actrice lui manquait et qu'elle venait de décrocher un premier rôle dans un long métrage. La comédienne sera-t-elle de retour l'automne prochain à l'émission matinale? TVA l'ignore encore.