Réglons le cas de Radio-Canada tout de suite. Qui a pris cette mauvaise décision de présenter La zone et une reprise de La fosse aux lionnes sur l'antenne principale, tout de suite après Le téléjournal, alors que toute la planète, non, attendez, alors que tout l'univers suivait l'élection historique de Barack Obama?

À TQS, il n'y a rien de bien étonnant ou de choquant à voir la lofteuse Cynny ou Jean Pagé à la place de John McCain ou Sarah Palin. Mais Radio-Canada qui ne relaie pas le signal de RDI et qui choisit de garder La zone de Michel Villeneuve en ondes, méchante erreur de jugement. Même TVA, qui a retransmis la couverture de LCN dès 22 h 45, a jugé - avec raison - que les élections américaines commandaient un chambardement de la grille horaire régulière.

Pas Radio-Canada. LE grand réseau national. LA référence en politique canadienne et étrangère avec son armée de correspondants déployés partout dans le monde. Et personne dans la grande tour n'a pensé aux téléspectateurs qui refusent (encore) de s'abonner au câble? Vraiment, avec ce choix discutable, la SRC n'a pas grimpé dans nos sondages lundi soir.

Coup de fil à Radio-Canada, question de comprendre et d'analyser cette «décision corporative». «Notre philosophie s'articule autour de la complémentarité de nos antennes. C'était donc le mandat de RDI de couvrir cet événement historique», répète mécaniquement le directeur des relations publiques de la SRC, Marc Pichette.

Donc, le scrutin américain est «historique» pour RDI, mais pas assez pour Radio-Canada? La cassette radio-canadienne repart: «Notre philosophie s'articule autour de la complémentarité...»

Aucun patron du secteur de l'information de Radio-Canada n'était disponible pour répondre à nos questions hier. Étrange. Le président du Syndicat des communications de Radio-Canada, Alex Levasseur, a déploré le black-out électoral qui a affecté l'antenne principale.

«Le rôle de Radio-Canada, c'est d'abord d'informer et ensuite de divertir. Nous avons les moyens d'offrir une bonne couverture. L'élection américaine était aussi importante que celle de Stephen Harper. Je n'ai pas été impressionné du tout. Je suis même allé voir ailleurs», indique Alex Levasseur en entrevue téléphonique.

Il n'est pas le seul. À TVA, le bulletin de 22 h de Sophie Thibault (622 000) a écrasé celui de Bernard Derome (234 000) présenté en direct de Washington. Entre 22 h 45 et 00 h 45, 249 000 téléspectateurs ont suivi Les présidentielles américaines à TVA.

Du côté des chaînes spécialisées, LCN a coiffé RDI. Entre 19 h et 23 h, 239 000 personnes ont opté pour la couverture de Pierre Bruneau, contre 216 000 pour celle pilotée par Patrice Roy. L'écart entre les deux stations rivales a fondu entre 23 h et 00 h 30, avec un minuscule avantage de LCN (171 000) sur RDI (170 000).

Chez nos voisins, la chaîne CNN, équipée des derniers gadgets à la mode, a été spectaculaire. Dans leur décor high tech bleu et rouge, Wolf Blitzer, Campbell Brown et Anderson Cooper s'amusaient comme des enfants avec leurs joujoux électroniques, qui crachaient des images virtuelles d'une clarté étonnante. Wow. Une véritable caverne d'Ali Baba bourrée d'écrans géants qui fonctionnent comme des iPod Touch.

Planté devant son «mur magique», le journaliste John King pointait des régions sur une carte électronique des États-Unis et les résultats apparaissaient, pouf!, en un quart de seconde. Impressionnant. Mais pas autant que les hologrammes utilisés par CNN. Une première à la télévision. En plus de la correspondante Jessica Yellin, le rappeur noir Will.i.am des Black Eyed Peas, qui se trouvait à Chicago, est également apparu en trois dimensions dans les studios de CNN à New York. Re-wow.

Le grain de l'image et sa brillance diffuse m'ont replongé dans La guerre des étoiles où R2D2 projetait un hologramme de la princesse Leia implorant: «Obi-Wan Kenobi, vous êtes notre seul espoir!». C'était en 1977. Décidément, ce gentil robot avait de la vision. Pas mal plus que Radio-Canada, mettons.

Gros dimanche de télé

Préparez-vous à un autre costaud dimanche de télévision. Chez Guy A. Lepage, vous verrez le premier ministre Jean Charest, Les Justiciers masqués, Jean-Pierre Ferland, Marie Carmen, Gregory Charles, Bruno Blanchet et la joueuse de tennis Aleksandra Wozniak.

À Dieu, merci!, Éric Salvail reçoit Gino Chouinard, Gildor Roy, Amélie Grenier et Christian Bégin.

Au Banquier, une gérante de Tim Hortons de Châteauguay, Nancy DeRoy, 34 ans, jouera avec six valises contenant 500 000 $ chacune. Quatre beautés célèbres l'épauleront, soit Marie-Claude Lavallée, Josée Lavigueur, Mitsou et Émily Bégin.

Quelle offre allez-vous accepter?