Le 26e Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV) se tiendra du 20 au 24 mai 2010. On en déduit qu'à Victo, la musique actuelle passera son tour en 2009.

«Le FIMAV est en excellente santé, mais le panorama change. Nous voulons consacrer plus de temps au prochain festival afin de mieux garantir l'avenir», déclare Michel Levasseur, directeur général et artistique depuis 25 ans, de surcroît fondateur de la manifestation.

Le FIMAV ne se considère pas en crise malgré ce report, rendu public hier. On fait d'ailleurs observer que 88 % des amateurs s'avèrent «très satisfaits» de l'événement. Ce taux d'appréciation est tiré des résultats de la récente étude de clientèle et de retombées économiques, étude réalisée en mai dernier par les firmes montréalaises CROP et CFM Stratégies. Voilà qui nourrit la volonté de poursuivre l'aventure du FIMAV.

«Mais cela cache aussi l'immense pression qui est supportée par les ressources internes», pense néanmoins Michel Levasseur. Parmi les manifestations de cette pression, il souligne que le budget d'exploitation de l'événement n'a presque pas augmenté, et ce, depuis belle lurette.

«Au cours des cinq dernières années, soutient-il, nous avons été victimes de notre très bonne performance, car le budget global de notre opération a diminué de façon drastique. Ainsi, on est passé de 650 000 $ à 550 000 $ pour remonter à 630 000 $ pour le 25e anniversaire du FIMAV... Un budget moindre qu'au 20e!»

Levasseur déplore en ce sens cet «énorme creux de vague pour les événements culturels en région».

«Il y a plafonnement des subventions à tous les niveaux. En 1992, par exemple, on recevait 60 000 $ du ministère du Patrimoine canadien, on a reçu 80 000 $... 16 ans plus tard. Qui a obtenu l'argent frais pour les festivals? Plus de 90% de cet argent est allé aux gros événements de Montréal. Quand on dit que les organismes culturels sont sous-financés en région et tenus à bout de bras, on en est un bon exemple présentement.»

Faut-il s'arrêter pour autant? Michel Levasseur croit à la nécessité d'une pause.

«On voit venir le mur, même si on est très loin du désastre financier. D'après nous, c'est une décision positive pour la pérennité du festival. Ça va nous donner le temps de respirer. On prend un risque, c'est sûr, mais c'est un risque calculé. Depuis février ou mars, on soupèse cette option, le conseil d'administration a pris la décision finale la semaine dernière. Il fallait évidemment s'assurer que nos principaux partenaires comprenaient la situation et nous épaulaient dans cette décision. Je ne m'inquiète pas de la compétition.»

Les administrateurs se disent certains que les habitués du FIMAV le soutiendront dans cette démarche, tout comme ses actuels partenaires financiers, tant privés que gouvernementaux. Et qu'ils adopteront la nouvelle «mouture» du FIMAV pour un nouveau cycle de présentations à compter de mai 2010.