De sa confrontation personnelle avec la nature, notamment lors de voyages dans des contrées aussi opposées que le Sahara ou l'Arctique, la chorégraphe montréalaise Lucie Grégoire a conçu un parcours chorégraphique pour 30 danseurs sur le mont Royal, du belvédère au lac aux Castors.

Son désir est de placer un même groupe d'interprètes - 27 filles et trois gars - dans le décor de la nature changeante au fil des saisons. Ainsi la danse se fait écho du passage des saisons. Intitulée Le retour du temps, la pièce a ainsi été présentée en juin 2007 et le sera, elle l'espère, en hiver 2009, après la présentation du volet automnal ce dimanche, de 13h à 16h. En trois saisons, l'oeuvre sera ainsi achevée.

 

«J'ai voulu travailler également avec la nouvelle génération de danseurs, explique Lucie Grégoire. En choisissant les diplômés d'avril 2006 et 2007 des trois grandes écoles de danse contemporaine montréalaises (UQAM, Concordia et Les Ateliers de danse moderne de Montréal), j'ai volontairement fait appel à la relève.» Une relève qui incarne le printemps de la danse québécoise. Un symbole fort pour une pièce placée sous le signe de la métamorphose, de la migration et du nomadisme, trois thèmes fédérateurs autour desquels travaille depuis longtemps la chorégraphe, qui en 2007 soulignait ses 20 ans de carrière.

D'autres rapprochements se font. D'abord avec l'univers du butô que Lucie Grégoire a appris auprès du grand maître Kazuo Ohno et de son fils, butô en symbiose avec les mutations du temps et de la nature, dont on retrouvera l'influence dans la lenteur des déplacements et la simplicité gestuelle de sa pièce. Ensuite avec le solo mythique de Françoise Sullivan, Les quatre saisons, dans lequel la chorégraphe et peintre dansait en accord avec l'environnement changeant des quatre temps de l'année: «C'est vrai que je me situe ici dans le registre de Françoise, même si je n'ai pas vraiment cherché à m'en inspirer. Mais je me sens très proche d'elle en effet» affirme Lucie Grégoire.

Cette pièce dans la nature, livrée en direct aux promeneurs du mont Royal qui découvriront la danse contemporaine hors d'une salle, et donc hors d'une démarche d'achat de billet, correspond aussi à la vague de performances de danse in situ qui se développe partout en Europe et ailleurs.

Le retour du temps invite le spectateur à faire corps avec les danseurs qu'il peut accompagner dans leurs mouvements, chacun faisant ainsi corps avec les frémissements du temps. D'ailleurs, s'il venait à pleuvoir, l'expérience serait reportée au 26 octobre, histoire de rappeler que, dans cette création, c'est la nature qui commande.

Hommes en Quarantaine

Passage du temps encore avec la reprise de la pièce de Charmaine Leblanc, Quarantaine 4 x 4, autour de quatre danseurs dans la quarantaine, Marc Béland, Ken Roy, Benoît Lachambre et Marc Daigle, qui se dévoilent tels qu'on ne les avait jamais vus ni entendus, sur scène et sur vidéo. Une pièce forte unanimement saluée et que l'on reverra avec grand intérêt. du 21 au 24 octobre à la SAT.

Quatre créateurs pour une Dame de pique

Pouchkine a écrit l'histoire de ces amours manipulatrices entre un officier russe et une vieille comtesse joueuse de cartes, Tchaïkovski l'a transposée en opéra, et le Danois Kim Brandstrup, en 2001, a revisité le tout sur une nouvelle musique du Montréalais Gabriel Thibodeau. Reprise d'une des plus imposantes productions des Grands Ballets Canadiens de Montréal, conjuguant danse sur pointes et décors virtuels. À partir du 16 octobre au Théâtre Maisonneuve.

 

À l'agenda

Reservoir-Pneumatic, de Georges Stamos, jusqu'à samedi à l'Agora de la danse.

Dieu ne t'a pas créé juste pour danser, de Marie Béland, du 16 au 19 octobre à Tangente.

La Dame de pique, des GBCM, du 16 octobre au 1er novembre au Théâtre Maisonneuve.

Le retour du temps, de Lucie Grégoire, le 19 octobre au parc du Mont-Royal.

Quarantaine 4 x 4, de Charmaine Leblanc, du 21 au 24 octobre à la SAT.