Le Cirque du Soleil a rencontré les médias jeudi pour partager les détails de son nouveau spectacle en résidence à Orlando qui sera présenté dès le 20 mars prochain à Disney Springs, en remplacement de La Nouba, qui a pris fin en décembre 2017.

Une immense production réunira 65 artistes sur scène, incluant une dizaine de musiciens et chanteurs.

C’est le directeur de création Fabrice Becker et le metteur en scène Michel Laprise (Kurios, Soda Stereo), qui ont mené le projet depuis deux ans et demi ans avec la participation et l’imprimatur de Disney. Le spectacle, dont le titre sera dévoilé le 10 décembre, se veut « Une lettre d’amour aux artisans du cinéma d’animation de Disney », a insisté Michel Laprise.

L’équipe de création s’est faite rassurante : non, Mickey ne jonglera pas et Goofy ne fera pas de trampoline. Il n’y aura pas de mascotte sur scène non plus. Les créateurs ont plutôt choisi de projeter les dessins des films phares de Disney, ainsi que leur métamorphose en dessin animé. Établissant des parallèles avec la création en cirque, où « la piste est une table d’animation géante » selon Michel Laprise.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

« C’est un show sur le mouvement », nous dit le metteur en scène Michel Laprise, qui a écrit le scénario du spectacle en création.

« C’est un show sur le mouvement », nous dit le metteur en scène, qui a écrit le scénario du spectacle en création.

Le scénario s’articule autour d’un père, illustrateur pour Disney, et sa fille (Julie), qui devra mener une quête, celle de compléter le projet d’animation de son père, a expliqué Michel Laprise. En se faisant, elle entrera dans l’univers de Disney que l’on connait. Avec, entre autres, les personnages d’Olaf (Frozen), Aladdin, Baymax et Mrs Potts Teapot.

« C’est un spectacle sur l’amour. L’amour d’un père pour sa fille, qui a grandi avec tous les personnages de Disney, et l’amour d’un artisan pour son métier. Julie recevra donc un message de son père, qui lui dira en gros : c’est maintenant à toi de prendre la relève, de créer l’illusion de la vie et de trouver ta propre signature » a détaillé Michel Laprise.

Le directeur créatif chez Disney Imagineering, Michael Jung, a expliqué que la multinationale avait exprimé deux exigences : d’abord que ce soit un spectacle pour toute la famille, « avec du cœur et de l’humour », et aussi que les personnages de marque de Disney soient bien représentés – même s’ils ne seront « physiquement » pas sur scène. « On ne voulait pas que ce soit une comédie musicale », a-t-il dit.

L’acrobatie a été conçue pour en jeter. Le concepteur acrobatique Germain Guillemot a parlé d’un spectacle d’un « très haut niveau acrobatique ».

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

L’acrobatie a été conçue pour en jeter. Le concepteur acrobatique Germain Guillemot a parlé d’un spectacle d’un « très haut niveau acrobatique ».

Il a notamment intégré un numéro de balançoires russes (avec 10 interprètes féminines) et un autre avec deux plateformes en rotation sur lesquelles on pourra voir un numéro de jeux icariens (où des voltigeurs sont projetés dans les airs par les pieds des porteurs). On verra aussi des numéros de balançoires, de planche coréenne, ainsi que plusieurs numéros de main à main.

L’artiste de cirque Saulo Sarmiento nous a donné un aperçu de son numéro de mât aérien, qui fera office de crayon géant. Son personnage a été inspiré par Olli Johnston, un des membres de « Nine Old Men », groupe d’animateurs-vedettes de Disney, a expliqué Michel Laprise.

Le scénographe Stéphane Roy (Kurios, Kooza et Zumanity) a imaginé une scène au centre de laquelle on retrouvera un atelier d’artistes, avec d’immenses dessins peints d’une hauteur de 48 pieds qui défileront à l’arrière-scène. « Il y a sept couches de profondeur représentant “la forêt des forêts” de Disney, celle qui abrite tous ses personnages. » Il a reproduit de nombreux dessins originaux, dont une représentation du château de Disney, datant de 1936-1937.

L’illustrateur américain Eric Goldberg, à l’emploi de Disney depuis près d’une trentaine d’années, s’est assuré que le travail d’animation était bien compris des créateurs du Cirque. Il a créé des segments de 24 images par seconde, comme le veut la tradition, qui seront projetés sur scène pendant le spectacle.

La musique, centrale, a été composée par Benoît Jutras, qui avait justement créé la trame musicale de La Nouba, mais aussi quelques-unes des pièces musicales des spectacles Mystère et O, à Las Vegas. « Ça fait 10 ans qu’on veut travailler avec lui », nous a dit Michel Laprise. La musique de Disney sera également intégrée à cette trame musicale, « un vrai défi », selon le metteur en scène.

Enfin, les costumes ont été conçus par un autre collaborateur de Michel Laprise, le Français Philippe Guillotel, qui avait notamment créé les magnifiques costumes de Kurios, mais aussi des spectacles Love, Iris et Paramour.