La grande finale des 27es Francouvertes aura lieu le 15 mai au Club Soda. Petit portrait de trois finalistes qui ont déjà l’impression d’avoir gagné.

Jeanne Côté

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Jeanne Côté

Qui ?

Originaire de Petite-Vallée en Gaspésie, Jeanne Côté déménage à Montréal à l’âge de 17 ans pour étudier en littérature et en piano classique. C’est vers cet âge-là aussi qu’elle commence à écrire des chansons. « J’avais un band, puis j’ai décidé de m’assumer comme artiste en solo, explique l’autrice-compositrice-interprète qui a maintenant 28 ans. En 2018, j’ai fait Ma première Place des Arts, et à partir de là, je n’ai plus arrêté de bûcher là-dessus. »

La musique

Jeanne Côté décrit ce qu’elle fait comme du folk pop alternatif. « Le folk est très associé à la guitare et je joue du piano, alors ça prend autre chose pour le définir. C’est quelque chose d’assez doux, et j’essaie d’aller dans des choses intimes qui creusent des émotions. » Dans le fond, c’est de la chanson, non ? « Oui, mais c’est devenu péjoratif. On m’a souvent dit que ce que je faisais était trop classique alors, et ça me gosse ! J’ai l’impression qu’il y a un avenir avec la chanson et j’ai le goût d’explorer ça. »

Le parcours

C’était la septième fois que Jeanne Côté envoyait son dossier aux Francouvertes, et 2023 était l’année de la dernière chance. « Mon album Suite pour personne venait de sortir, je me suis dit que ce serait un bon timing. Je me sentais un élan et je voulais en profiter. » La voilà donc en finale, ce qui est « bien au-delà » de ses espérances. « J’espérais me rendre en demi-finale en me disant si c’est ça tant mieux, sinon tant pis, je vais continuer ma route pareil. » Lundi, elle se visualise au Club Soda, qu’elle n’a connu « que comme spectatrice », et espère surtout goûter au moment. « Pour moi, les jeux sont faits. Rendu là, ce n’est plus un concours, c’est juste une belle vitrine. »

La suite

Après avoir sorti un album et mené son début de carrière comme indépendante, Jeanne Côté est « un peu tannée » de tout faire toute seule. « J’aimerais me trouver une équipe, parce que ça commence à être un peu beaucoup. Je veux du temps pour créer, pour continuer à fouiller cet univers de la chanson, mais en mode 2023, aller encore plus loin dans l’écriture. Et je veux faire des shows, parce que j’ai eu la piqûre, et que je sais que c’est comme ça que les gens comprennent encore mieux ce que je veux dire. »

Héron

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Héron

Qui ?

Héron, c’est le projet solo d’Henri Kinkead, qui forme depuis plus de cinq ans le duo Kinkead avec son frère jumeau Simon. Pourquoi Héron ? « Je cherchais quelque chose qui me ressemblait. Henri, Héron, ce n’est pas loin. Et le héron est un oiseau que j’adore. Un été que j’étais beaucoup dans la nature, je cherchais un nom, j’en ai vu un passer. J’ai dit : ça va être ça. »

La musique

Alors que Kinkead est très pop, Héron puise dans les racines trad et intègre beaucoup de folklore dans sa musique. « Je dirais que c’est de la chanson queb avec différents éléments musicaux, dont la musique trad et le folk à l’américaine. C’est de l’indie rock folk trad. Ma choriste, elle appelle ça du dream trad, parce qu’il y a un côté un peu éthéré avec les synthés », explique l’auteur-compositeur-interprète, qui s’inspire de ce qu’il vit pour écrire ses textes. « J’utilise la nature comme véhicule pour faire passer ces émotions qui sont plus intimes. »

Le parcours

Henri Kinkead, qui vient tout juste d’avoir 28 ans, fait de la musique avec son frère depuis qu’il a 10 ans. C’est par désir d’autonomie qu’il a démarré Héron, lorsqu’il a quitté Québec il y a deux ans pour s’installer à Montréal. « Être un groupe, ça amène une force dans la création, mais des fois, j’avais juste envie de faire un truc qui me plaisait à moi. » Le premier spectacle de Héron a donc eu lieu… lors des préliminaires des Francouvertes. Celui qui a aussi accompagné de nombreux musiciens sur scène est conscient que son expérience l’a aidé. « Je ne pense pas que le résultat aurait été aussi réussi. Pour s’inscrire à un concours, il faut croire à son projet. C’est clair que j’y croyais. Mais être en finale, ça dépasse totalement les attentes que j’avais. »

La suite

Un nouvel album de Kinkead avec son frère est prêt à sortir. Du côté de Héron, il espère trouver des gens avec qui travailler et faire des spectacles, sortira un premier single en juin et un maxi à l’automne. Bref, il a l’intention de mettre le projet sur ses rails et sortir un album plus tard. « Je veux prendre le temps d’écrire des tounes et d’explorer cette avenue du folklore, de voir comment on peut jouer avec ça et se le réapproprier. »

Parazar

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Parazar

Qui ?

Houria Drider n’avait jamais envisagé une carrière en musique. Elle se destinait plutôt au métier d’humoriste, lorsqu’elle a eu une révélation il y a quelques années. « Je suis allée en studio pour enregistrer une chanson qui devait accompagner mon projet d’humour, raconte l’artiste montréalaise de 25 ans. J’ai switché sur un coup de tête et j’ai décidé de continuer en musique. Comme c’est arrivé par hasard, le nom Parazar est sorti comme ça. »

La musique

C’est tout naturellement que Parazar a choisi de s’exprimer par le hip-hop, qu’elle a découvert très jeune, influencée par ses frères et sœurs plus vieux. « La musique rap, de la manière dont c’est écrit, le débit qui est très dur parfois, il y a quelque chose qui vient me chercher dans mon cœur. » Son rap est moins engagé qu’inspiré de sa vie et de ses émotions, souligne-t-elle d’ailleurs. « Dans mes chansons, on trouve aussi souvent des sonorités de mes origines, du raï algérien », explique la rappeuse, qui travaille de très près avec le compositeur et directeur artistique Fifo. « C’est le match parfait. Lui aussi est algérien, et il amène souvent cette touche. »

Le parcours

Parazar n’avait donné que deux spectacles avant de se retrouver aux Francouvertes. La finale, elle l’espérait – « On a travaillé très fort pour arriver là » –, mais ce n’est pas ce qu’elle retient de l’expérience. « Je n’avais pas idée à quel point il y aurait du monde de l’industrie… Et toute l’expérience que tu prends, c’est primordial. Honnêtement, maintenant, finale pas finale, ce n’est pas ça que je retiens. C’est les rencontres et l’expérience. »

La suite

La finale n’a pas encore eu lieu que Parazar a déjà un contrat chez Bravo Musique pour la programmation de spectacles. « J’ai plusieurs dates qui s’en viennent pour l’été. Le 9 juillet, je vais être en première partie de Cypress Hill au Festival d’été de Québec, ça va être super nice. » Deux ans après avoir lancé un EP de huit chansons, C’est live, elle a déjà un album qui est prêt et qui sortira probablement à l’automne. Pas mal pour une jeune femme qui a mis longtemps avant de comprendre qu’au fond d’elle, elle était une artiste. « Le titre de l’album est Elle était une fois. Ça parle de moi, de la personne que je ne suis plus, parce que j’ai changé, j’ai réussi à avancer. À me relever. »

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