Dans la foulée de son excellent album 20 printemps, lancé en début d’année, Le Vent du Nord peut enfin célébrer ses 20 ans sur scène avec un spectacle mis en scène par nul autre que Dominic Champagne. Retour sur une célébration qui promet d’être festive, présentée jusqu’en avril 2023 un peu partout au Québec, mais aussi aux États-Unis, en Angleterre et en France.

« On a vraiment senti qu’on avait besoin de se rencontrer, ça a fait un bien fou, on est partis de là complètement lessivés », soutient Nicolas Boulerice, joint en compagnie de ses collègues cofondateurs Olivier Demers et Simon Beaudry, quelques jours après le lancement de la tournée, le 27 mai à Montréal.

« C’est d’autant plus trippant que quand on joue au Québec, le public ressent ce qu’on chante, enchaîne le vielleur et pianiste. Le show 20 printemps va nous permettre d’aller porter ces chansons-là comme rarement on a pu le faire. »

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE

Simon Beaudry (à gauche) et Olivier Demers, deux des trois cofondateurs du Vent du Nord.

Simon Beaudry abonde dans le même sens : « On vit rarement ça, parce que c’est différent pour nous de jouer à la maison, reconnaît le guitariste. À l’international, on a un super public, mais ce sont surtout des anglophones, alors ça nous touche particulièrement de jouer ici. Et on a travaillé ce show-là plus longtemps. »

Une mise en scène améliorée

En effet, Le Vent du Nord a retenu pour la tournée 20 printemps les services du metteur en scène et documentariste Dominic Champagne, notamment créateur de Zumanity, Varekaï et Love – The Beatles, grands succès du Cirque du Soleil. L’environnementaliste et homme de théâtre a d’ailleurs lui-même lancé les festivités du spectacle de lancement, au Théâtre Plaza.

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C’est Dominic Champagne qui s’est chargé de la mise en scène du spectacle 20 Printemps. L’artiste et militant est monté sur scène à Montréal pour présenter le groupe, lors de la soirée de lancement du 27 mai.

« On a relevé la barre de la qualité totale du spectacle, dans le propos, dans la manière dont les chansons sont présentées, dans l’aspect scénographique », explique Olivier Demers.

« C’est aussi la première fois qu’on a un décor, avec ces immenses fleurs de lumière qui rappellent la centaurée sur notre pochette d’album, de même que cette lune enfumée inventée par Dominic », s’empresse d’ajouter Boulerice en faisant référence aux artifices d’éclairage qui encadrent les cinq musiciens — les frères Réjean et André Brunet complètent le groupe.

« Par rapport à notre présence sur scène, Dominic nous a aussi amenés ailleurs, poursuit le principal compositeur du groupe. Et je pense qu’il a trippé, aussi ! Il nous a par exemple dit que comme ça faisait 10 ans qu’il était devenu davantage militant qu’artiste, il trouvait ça parfois lourd à porter.

« Mais il nous a avoué que lorsqu’il nous écoutait, ça lui donnait le goût de danser et de sourire, que ça lui faisait un bien fou. »

Au Québec, on a le loisir d’aller où on veut, alors qu’ailleurs, c’est parfois un peu figé. Et une tradition figée appartient aux musées », souligne Olivier.

La mise en scène soignée de Champagne met superbement en valeur l’énergie musicale du Vent du Nord. Il faut notamment voir la spectaculaire et presque électrique intro de vielle à roue de Boulerice dans la chanson Marianne, qui s’emballe ensuite sur un rythme lourd et enivrant appuyé par le duo podorythmique d’André Brunet et d’Olivier Demers.

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La puissance de la podorythmie du Vent du Nord, assurée entre autres par le violoniste André Brunet, est fortement mise en valeur pendant le spectacle 20 Printemps.

« Quand André et Oli se mettent à taper, c’est une percussion de fou ! La puissance est très tellurique, elle est sauvage et brute, c’est remarquable à quel point les gens sont interpellés par cette spécificité de la musique trad québécoise », dit Nicolas.

La volonté du groupe est encore et toujours de garder vivante la tradition québécoise. « On a comme une forme de devoir de mémoire, affirme Nicolas Boulerice. Quand on se dit porteurs de trad, si on en fait fi, on va devenir comme n’importe quel autre groupe.

« Il faut donc garder ce lien-là, montrer que l’on est capables de parler des Premières Nations, du sang de notre terre, du pays. C’est notre prétexte pour aller plus loin, on veut continuer d’assurer le lien entre la mémoire et le besoin de rester créatif en 2022. »

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Nicolas Boulerice et ses collègues du Vent du Nord ont jusqu’à ce jour présenté plus de 2000 spectacles partout à travers le monde.

Le 24 juin à Bécancour pour la fête nationale. Le 25 juin au parc Omega.

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Nouvel album en février 2023

Réalisé en février dernier, Les voix du vent sera un recueil inédit de chansons provenant des 11 albums du Vent du Nord, enregistré uniquement avec les voix des cinq membres du groupe, accompagnées d’un piano et d’un quatuor à cordes.

« On revisite donc le répertoire du Vent du Nord comme un band a capella, ça nous amène complètement ailleurs, soutient Nicolas Boulerice. C’est un disque souvenir des 20 ans du groupe, sans être une compilation, il y a un aspect très créatif dans le processus. »

Musicien classique de formation, Olivier Demers s’est chargé des arrangements : « C’est comme retrouver mes amours d’enfance, affirme-t-il. C’est tout un plaisir de revisiter ces chansons-là avec un nouvel éclairage. »