Après deux ans d’inactivité, le festival de musique urbaine présente maintenant sa deuxième édition. Il avait été annulé, en raison de la pandémie, en 2020 et en 2021.

Quelques milliers de festivaliers se sont déplacés, sous le soleil du printemps montréalais, pour assister au retour du festival Metro Metro vendredi. Mettant en vedette de grosses pointures du hip-hop québécois, français et américain, l’évènement se tient jusqu’à dimanche, sur l’Esplanade du Parc olympique.

Habits flamboyants, mains en l’air et désir de festoyer étaient au rendez-vous de 14 h à 23 h, lors d’une journée ponctuée par les performances des rappeurs Trippie Redd, Tory Lanez, A Boogie Wit Da Hoodie et Lil Pump.

J’adore votre énergie, Montréal ! J’adore cette ville.

Lil Pump, durant sa prestation

Si on pensait avoir vu de l’excitation durant la prestation de Boogie Wit Da Hoodie, son successeur Tory Lanez a complètement enflammé les festivaliers. Parfois, le rappeur de l’Ontario pouvait lâcher son micro et écouter le public chanter ses paroles. Il s’est également lancé dans un bain de foule pendant une bonne dizaine de minutes.

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Trippie Redd

C’est l’Américain Trippie Redd qui a fermé le bal. Dès son arrivée, l’enthousiasme du public était palpable. Quelques « Trippie » ont été scandés durant son segment, le dernier de la soirée.

Indiscipline

A Boogie Wit Da Hoodie devait originalement chanter dès 20 h 15, mais l’organisateur Olivier Primeau et les deux animateurs ont été contraints d’interrompre le spectacle pendant une vingtaine de minutes pour demander aux festivaliers, qui s’entassaient près de la scène, de reculer. Certaines personnes de plus petite taille avaient du mal à bouger, a expliqué un responsable à La Presse.

Aux demandes courtoises des animateurs, on répondait d’abord avec des « We want Boogie [On veut Boogie] », à répétition. La situation s’est toutefois calmée avant que l’artiste monte sur scène.

Sur le site, on a également pu remarquer plusieurs coups de chaleur. Certains visiteurs ont même dû être portés par des gardiens de sécurité. Cependant, l’organisation de Metro Metro, après discussion avec son équipe médicale, a confirmé à La Presse que « ce n’était rien d’anormal » et qu’on avait affaire à une « journée régulière de festival » en matière de sollicitation des premiers répondants sur place.

Début de journée

Natif de Montréal et établi à Los Angeles, la rappeur Nate Husser a profité d’une foule investie pour donner un bon spectacle. Il s’est approché des spectateurs à quelques reprises.

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Le rappeur Koriass

Le duo québécois de Koriass et FouKi, par la suite, a suscité moins d’entrain que prévu. Après avoir interprété quelques chansons de leur album commun, Herbogénistes, Koriass s’est adressé à la foule. « Voulez-vous en voir souvent, des shows à Montréal ? », leur a-t-il demandé, en leur montrant qu’ils pouvaient applaudir ou faire du bruit après une chanson.

Alicia Moffet et Jay Scott, qui ont tous les deux collaboré avec FouKi par le passé, ont eux aussi été invités à passer quelque temps devant le public.

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FouKi et Jay Scott

Durant l’après-midi, avant que la majorité de la foule ne soit arrivée, quelques centaines de festivaliers ont assisté aux prestations de DJ Manifest, MiQ The Burb Boy, Jasper Good, 3MFrench et Pengz. La rappeuse Calamine, nommée Révélation Radio-Canada 2021-2022, a fermé la marche.

Montréal, ville hip-hop

Pour le dire avec Gaël Comtois, l’un des animateurs de Metro Metro, le festival « représente la crédibilité de la ville pour ce qui est de la culture hip-hop ». Selon lui, il existe plusieurs endroits dans le monde qui sont reconnus pour leur culture hip-hop. New York, aux États-Unis, et Marseille, en France, sont de bons exemples.

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Gaël Comtois est un des animateurs du festival Metro Metro.

Au Canada, Montréal aussi en est un. […] C’est une ville très riche en culture du rap à tous les niveaux. Metro Metro apporte le blason, la couronne. C’est vraiment le festival fort, le point culminant, qui montre que le hip-hop est à son fort et que Montréal a encore beaucoup de choses à apporter.

Gaël Comtois

« Le hip-hop est tellement rendu gros, poursuit Olivier Primeau, organisateur de l’évènement. On a dépassé les ventes de la première année [en 2019]. Notre clientèle est vraiment participante. »

À Metro Metro, une entrée journalière coûte près de 130 $, plus taxes. Pour la fin de semaine complète, c’est près de 290 $ et pour le billet VIP, 465 $. « Le but, c’est que les gens payent cher pour aller voir nos artistes, qu’ils payent le gros prix, mais qu’ils soient contents de tous les dollars dépensés », commente-t-il.

Habituellement, les gros festivals de Montréal se déroulent sur le site du parc Jean-Drapeau. Olivier Primeau considère que Metro Metro, production du Parc olympique, du groupe Midway et de DNA LIVE, se démarque par son emplacement. « Au Stade olympique, tu n’as pas besoin vraiment de décor, a-t-il dit à La Presse. Tu regardes le stade, tu as une vue sur la ville. L’Esplanade est vraiment sous-estimée à Montréal. »

Résister aux complications

La mise en place de l’alignement du festival est venue avec son lot de complications. « On a une édition un peu plus petite à cause de la COVID et du booking, soulève Gaël Comtois. Les autres villes se sont rouvertes quand Montréal était encore fermé, donc on ne savait pas trop ce qui allait se passer. On a fait un miracle avec le peu de temps qu’on avait. Notre délai [pour trouver des artistes] était très court, mais ce n’était pas impossible. On a de la belle qualité. »

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Olivier primeau, organisateur du festival, se mêle à la foule.

On a dû recommencer de A à Z. On a perdu nos têtes d’affiche, et on a tout remonté ça en un mois et demi.

Olivier Primeau, organisateur du festival Metro Metro

Jusqu’à la dernière minute, Metro Metro a dû composer avec des annulations, mais a tout de même rapidement trouvé des suppléants de qualité. Les rappeurs américains Fivio Foreign et Playboi Carti, qui devaient respectivement se produire samedi et dimanche, ont été remplacés vendredi par Sheck Wes et 50 Cent. C’est d’ailleurs ce dernier qui fermera les festivités, dimanche soir.

À venir

Plusieurs rappeurs de renom sont au menu pour la fin de semaine. Ce samedi, c’est Lil Baby qui montera sur scène à l’évènement principal de la soirée. Les festivaliers auront également l’occasion d’entendre Don Toliver et Polo G, très connus au sud de la frontière canado-américaine. Niska, l’un des artistes de hip-hop les plus populaires en France, sera notamment de la partie, de même que les Montréalais Naya Ali et David Campana.

Dimanche, outre le légendaire 50 Cent, DaBaby et Lil Tecca seront sur scène. Loud, poids lourd du rap québécois, y sera en soirée pour interpréter son tout nouvel album solo sorti vendredi, Aucune promesse. On pourra aussi voir quatre des cinq membres du collectif 5sang14 : Lost, MB, Capitaine Gaza et Random. Leur partenaire White-B purge actuellement une peine de prison. En après-midi, le rappeur Mindflip, un artiste de Gatineau, sera à suivre.

Après cette deuxième édition, Olivier Primeau compte faire grossir Metro Metro. « Nous, on est là pour longtemps, on adore ce projet-là. Il y a trois ans, quand on a parti ça, on ne pensait jamais que ça deviendrait aussi gros. Notre objectif, c’est de devenir immanquables à Montréal. »

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    Nombre d’artistes (ou de groupes) qui font partie de la programmation 2022 du festival Metro Metro
    source : Festival Metro Metro