Oubliez les enfants qui déballent leurs cadeaux sur la musique de Tchaïkovski ou encore le combat épique entre Casse-Noisette et le roi des souris. Cette année, pandémie oblige, les Grands Ballets ont remplacé le premier acte de ce classique du temps des Fêtes par un tout nouveau conte. Pour découvrir Cadeau enchanté, La Presse a assisté à la prégénérale, mercredi soir.

Sur la scène de la salle Wilfrid-Pelletier, le grand sapin de la famille de Clara a cédé sa place à d’énormes présents colorés.

Devant ces boîtes enrubannées, le professeur Nicholas cherche à réaliser son vœu le plus cher en cette veille de Noël : offrir aux enfants des jouets dont ils ne se lasseront pas.

Sous une pluie de confettis, les cadeaux s’ouvrent les uns après les autres. Le chat botté, Aladin, Pinocchio et d’autres personnages de conte de fées en sortent. Le professeur Nicholas a réussi à donner vie aux jouets. Un tableau qui rappelle la distribution de cadeaux effectuée par l’oncle Drosselmeyer dans Casse-Noisette.

  • Les danseurs Hamilton Nieh et Anna Ishii dans les rôles du professeur Nicholas et de l’Amour

    PHOTO PHILIPPE BOIVIN, COLLABORATION SPÉCIALE

    Les danseurs Hamilton Nieh et Anna Ishii dans les rôles du professeur Nicholas et de l’Amour

  • Les jouets sortent des boîtes sous une pluie de confettis, au grand bonheur du professeur Nicholas.

    PHOTO PHILIPPE BOIVIN, COLLABORATION SPÉCIALE

    Les jouets sortent des boîtes sous une pluie de confettis, au grand bonheur du professeur Nicholas.

  • Aladin et Aladina en pleine portée

    PHOTO PHILIPPE BOIVIN, COLLABORATION SPÉCIALE

    Aladin et Aladina en pleine portée

  • Certains personnages du premier acte de Casse-Noisette apparaissent dans Cadeau enchanté, dont Arlequin et le soldat mécanique.

    PHOTO PHILIPPE BOIVIN, COLLABORATION SPÉCIALE

    Certains personnages du premier acte de Casse-Noisette apparaissent dans Cadeau enchanté, dont Arlequin et le soldat mécanique.

  • Attention ! Les sorcières rôdent.

    PHOTO PHILIPPE BOIVIN, COLLABORATION SPÉCIALE

    Attention ! Les sorcières rôdent.

  • S’attaqueront-elles à la soprano ?

    PHOTO PHILIPPE BOIVIN, COLLABORATION SPÉCIALE

    S’attaqueront-elles à la soprano ?

  • Pinocchio est effondré sur scène, alors que Colombine tente du mieux qu’elle peut de se cacher des vilaines sorcières.

    PHOTO PHILIPPE BOIVIN, COLLABORATION SPÉCIALE

    Pinocchio est effondré sur scène, alors que Colombine tente du mieux qu’elle peut de se cacher des vilaines sorcières.

1/7
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Le groupe d’objets animés se met à danser, sous le regard émerveillé de leur créateur (et du public, bien entendu).

Mais attention : deux sorcières rôdent ! Lorsque le professeur Nicholas s’assoupit, les créatures maléfiques, mais un brin loufoques, cassent certains jouets, puis les volent. Même Pinocchio, qui ose les narguer, ne réussit pas à leur tenir tête.

Le lendemain, le professeur Nicholas sanglote en découvrant la disparition de ses cadeaux. C’est alors qu’entre en scène un dernier jouet. Une magnifique poupée nommée Amour.

Créé en deux semaines

Ivan Cavallari, directeur artistique des Grands Ballets, aurait bien aimé jouer Casse-Noisette dans son intégralité cette année, d’autant plus que la production avait dû être annulée en 2020 en raison de la pandémie. Or, lorsque la troupe a constaté qu’il serait impossible de faire participer des enfants de moins de 12 ans au spectacle à cause des mesures sanitaires, c’est lui qui a proposé de créer un nouveau conte pour remplacer le premier acte.

C’était instinctif de dire qu’il fallait faire quelque chose quand même pour les enfants.

Ivan Cavallari, directeur artistique des Grands Ballets

Il a donc imaginé un conte avec cette morale : « On peut tout casser, mais on ne peut pas casser l’amour », explique-t-il.

Les Grands Ballets ont réussi le tour de force de monter cette nouvelle production en seulement deux semaines.

Clin d’œil et différences

Parmi les personnages de Cadeau enchanté, on retrouve Arlequin, Colombine ou encore un soldat, comme dans Casse-Noisette.

« C’était une nécessité […] d’inventer des personnages autour des costumes qu’on a dans notre répertoire », explique Ivan Cavallari. Certains remarqueront d’ailleurs que les deux vilaines sorcières portent le costume de l’oncle Drosselmeyer, clin d’œil aux initiés.

Il s’agit toutefois du seul lien entre les deux histoires. Cadeau enchanté n’est pas une version modifiée du premier acte de Casse-Noisette, insiste le directeur artistique. « Toucher au premier acte de Casse-Noisette, ça devenait compliqué. Je ne voulais pas avoir cette responsabilité. »

La musique aussi est différente. Lors de cette partie du spectacle, ce sont les pièces du compositeur brésilien Villa-Lobos qu’interprète l’Orchestre des Grands Ballets. Une soprano, Catherine St-Arnaud, rejoint les danseurs pour la Bachiana brasileira n° 5.

J’avais déjà écouté cette musique que je trouvais très magique. Je l’ai sortie du tiroir pour la réécouter et construire cette nouvelle histoire.

Ivan Cavallari, directeur artistique des Grands Ballets

Le directeur artistique craint-il la réaction du public, qui sera peut-être déçu de ne pas voir le classique dans son intégralité ? « Ce n’est pas qu’on ne veut pas le faire, c’est qu’on ne peut pas le faire. Ça dépasse mes pouvoirs », répond-il, espérant que le public comprendra.

Les fervents amateurs du ballet seront soulagés d’apprendre qu’après l’entracte, on retrouve le deuxième acte de Casse-Noisette tel qu’on le connaît, avec Clara, son prince, la fée Dragée, le roi Bonbon et tous les autres personnages.

Une chance unique ?

Avec la vaccination des enfants qui progresse, cette année sera-t-elle la seule où le public pourra découvrir Cadeau enchanté ? Ivan Cavallari espère que non. L’an prochain, il aimerait présenter cette production lors d’évènements pour les enfants… et rejouer Casse-Noisette dans son intégralité.

Cadeau enchanté / Casse-Noisette – Le voyage de Clara, du 9 au 28 décembre, à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts

Consultez le site des Grands Ballets