Mutek, c’est une véritable institution dans le paysage musical québécois. Fondé il y a 22 ans, le festival a été le premier à faire connaître aux Montréalais la musique électronique et la création numérique. Il sera de retour en grand du 20 août au 5 septembre, malgré les mesures sanitaires.

« On a été les premiers à présenter des artistes qui se produisent avec un laptop sur scène », se remémore Alain Mongeau, fondateur du festival. « Aujourd’hui, c’est courant, mais à l’époque, c’était révolutionnaire : les gens se demandaient ce que les musiciens faisaient ! »

Le paysage musical a bien changé en 20 ans : les sonorités électroniques se sont répandues dans tous les genres musicaux, et la musique électronique elle-même a élargi son auditoire. Pourtant, Mutek demeure, selon son fondateur, le seul festival voué exclusivement à ce genre musical.

Il y a une chose qui n’a pas changé : quand les gens pensent à la musique électronique, ils pensent seulement à des DJ, alors que, nous, on présente surtout des artistes qui font l’étalage de leur création.

Alain Mongeau, fondateur de Mutek

Cette année, le festival présentera une programmation hybride qui s’échelonnera sur deux semaines, du 20 août au 5 septembre. Cette formule est déjà familière aux organisateurs, puisque Mutek est l’un des rares festivals qui ont pu avoir lieu en 2020, malgré les mesures sanitaires. Cette année marquera le retour de la scène gratuite, qui pourra cependant accueillir moins de spectateurs qu’à l’accoutumée. « On a configuré le festival en fonction de nos moyens, pour ne pas prendre trop de risques », souligne Alain Mongeau.

Trois scènes

Comme d’habitude, le festival sera divisé en trois « séries » ayant chacune son identité propre. La plus populaire sera probablement Expérience, qui constitue le volet gratuit du festival. « Pour quelqu’un qui ne connaît pas le festival, cette scène est vraiment la meilleure porte d’entrée », résume Alain Mongeau. Cette série se déroulera du 24 au 29 août sur le parterre du Quartier des spectacles. Afin de se conformer aux mesures sanitaires, il sera nécessaire de s’inscrire sur place avant chaque évènement.

  • Bien connu pour sa musique mêlant reggae, hip-hop et électro, Poirier participe au festival depuis 2002. Le DJ se produira dans le cadre de la série Expérience, volet gratuit du festival, sur le parterre de la Place des Arts.

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    Bien connu pour sa musique mêlant reggae, hip-hop et électro, Poirier participe au festival depuis 2002. Le DJ se produira dans le cadre de la série Expérience, volet gratuit du festival, sur le parterre de la Place des Arts.

  • Le sextet Presqu’île, féru d’improvisation, offrira des représentations gratuites dans le cadre de la série Expérience.

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    Le sextet Presqu’île, féru d’improvisation, offrira des représentations gratuites dans le cadre de la série Expérience.

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Axée sur la pluralité des musiques électroniques, la série Expérience proposera les spectacles les plus appréciables pour les non-initiés, aux choix musicaux plus « festifs » et plus « éclectiques ». C’est par exemple la seule scène qui mettra de l’avant des DJ, le type de musique électronique le plus connu du grand public.

Le festival présentera aussi deux séries payantes, en salle. Play, qui aura lieu du 24 au 27 août, à la Cinquième Salle de la Place des Arts, présentera le contenu le plus expérimental, en vertu de sa mission « exploratoire ». « C’est peut-être la série la moins axée sur la musique électronique, et la plus axée sur la création. C’est spectaculaire », explique Alain Mongeau. Quant à la série Nocturne, elle présentera des spectacles au caractère festif et accessible, à l’instar de la partie gratuite du festival. Elle se tiendra du 27 au 29 août, au MTelus.

  • L’artiste britanno-colombienne Rachel Nam mêle sa formation en piano classique à sa passion de l’électro. Sa musique s’inspire de ses études en biologie, d’où son nom de scène, Desert Bloom. Elle se produira dans le cadre de la série Nocturne, le 27 août, au MTelus.

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    L’artiste britanno-colombienne Rachel Nam mêle sa formation en piano classique à sa passion de l’électro. Sa musique s’inspire de ses études en biologie, d’où son nom de scène, Desert Bloom. Elle se produira dans le cadre de la série Nocturne, le 27 août, au MTelus.

  • Alex McMahon s’est fait connaître comme arrangeur auprès de nombreux artistes québécois, dont Alex Nevsky et Ariane Moffatt, avant de lancer son propre album, en 2020. Il se produira dans le cadre de la série Nocturne, le 28 août, au MTelus.

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    Alex McMahon s’est fait connaître comme arrangeur auprès de nombreux artistes québécois, dont Alex Nevsky et Ariane Moffatt, avant de lancer son propre album, en 2020. Il se produira dans le cadre de la série Nocturne, le 28 août, au MTelus.

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Enfin, en plus des prestations musicales, Mutek propose au public d’admirer des œuvres d’art numérique disséminées dans le centre-ville de Montréal. Au total, 26 projets d’artistes locaux ou internationaux seront exposés (gratuitement) du 20 août au 5 septembre, mêlant réalité virtuelle et interactions avec le public. Une exposition consacrée à la fin du monde et aux questions d’identité aura aussi lieu au LIVART - Centre d'art, dans le Plateau Mont-Royal. Les six œuvres présentées à ce centre devraient évoquer le monde des jeux vidéo et les années 1980.

Ceux qui ne seront pas en mesure de se déplacer à Montréal pourront profiter de la plupart des œuvres et des prestations sur la plateforme numérique du festival.