Après la pièce de théâtre, l’adaptation pour la télévision, voici maintenant l’opéra : le classique de Michel Tremblay Albertine en cinq temps sera mis en musique par Catherine Major. Un premier spectacle de cette production en création est même déjà prévu cet été, du 19 au 23 août prochain.

La production musicale complète et une tournée suivront ensuite l’an prochain, en 2022-2023, pile pour les 80 ans du célèbre dramaturge.

Les Productions du 10 avril, responsables de l’adaptation, en ont fait l’annonce mardi matin, au cours d'une conférence de presse virtuelle remplie d’émotions, soulignant au passage le côté « historique » de cette « magnifique aventure ».

« Je n’ai pas hésité longtemps. J’ai décidé de laisser aller et couper le cordon », a aussi commenté, sourire en coin, Michel Tremblay, avant de glisser qu’il était un « fan fini » de Catherine Major.

Albertine va avoir 40 ans bientôt, elle a eu le temps de faire le tour du monde, je pense qu’elle a les reins assez solides pour une autre adaptation !

Michel Tremblay, dramaturge

Créée en 1984, la pièce met en scène une femme de 70 ans, Albertine, abandonnée dans une maison de retraite, qui revient sur ses souvenirs à différentes étapes de sa vie : passionnée à 30 ans, dépressive à 40, souriante à 50, puis cynique et malade à 60.

« J’aime beaucoup les gens qui essayent de nouvelles choses avec ce que j’ai fait […] pour en extirper quelque chose de nouveau. […] J’ai hâte de voir ce que ce collectif de femmes va faire. »

Enthousiasme partagé par Catherine Major, qui n’a pas non plus hésité « une seconde » avant d’embarquer dans le projet. « Je suis vraiment honorée qu’on ait pensé à moi pour mettre en musique les mots de Michel Tremblay, a-t-elle réagi. Je vois ça comme un énorme mandat, je veux composer quelque chose à la hauteur de l’œuvre et des femmes qui vont chanter. »

Le défi est de taille, et surtout totalement inusité : composer de la musique d’opéra sur des textes en joual, une langue déjà « hyper musicale », a souligné la compositrice, qui a étudié en musique classique, faut-il le rappeler. « À la base, c’est une langue qui chante par elle-même. Ça me laisse une liberté nouvelle au niveau de la composition musicale. C’est une nouvelle façon pour moi de composer. […] J’essaye de me permettre une liberté au niveau de l’écriture des mélodies, plus éclatée que ce que je fais pour moi-même, sur un album. »

Tout ça est super inspirant, au niveau émotif. Je suis gonflée à bloc et en même temps très nerveuse. […] C’est un défi : j’essaye d’aller chercher plus grand. […] Je veux que ce soit émouvant, que ça reste accessible, et qu’il y ait une finesse dans l’écriture.

Catherine Major, musicienne et compositrice

« C’est un projet qui me touche profondément, un rêve que je caresse depuis fort longtemps », a quant à elle commenté Nathalie Deschamps, directrice artistique des Productions du 10 avril et idéatrice du projet, en présentant la distribution, composée de Chantal Lambert, Monique Pagé, Chantal Dionne, Michèle Losier et Catherine St-Arnaud dans les cinq temps d’Albertine, ainsi que Marianne Lambert dans le rôle de Madeleine, la sœur d’Albertine.

Pourquoi Albertine en cinq temps, en 2021 ? « Parce que j’avais envie de rendre hommage au parcours des mères, répond la directrice artistique, célébrer la femme entière […] mettre en scène des personnages différents, envie de parler de la femme ordinaire, des mères ordinaires. »

À noter : la Banque Scotia, présentateur officiel du spectacle, offrira en outre gratuitement des représentations d’Albertine en cinq temps – L’opéra à des groupes soutenant les femmes issues de la diversité.

Albertine en cinq temps – l’opéra, sera diffusé en direct sur le web, du Théâtre du Rideau vert, le 19 août, puis en différé, du 20 au 23 août inclusivement.

Billets en vente dès mardi, sur la plateforme lepointdevente.com, 20 $ chacun.