Porté par le succès de Bernadette de Lourdes en France (plus de 140 000 billets vendus en six mois), Serge Denoncourt signera une nouvelle comédie musicale à partir des « tubes » du chanteur Michel Sardou, intitulée Je vais t’aimer. À l’instar de Bernadette, toute une délégation québécoise traversera l’Atlantique pour travailler à la création du spectacle. Il prendra l’affiche des Folies Bergère à Paris, ainsi qu’en tournée en France, à l’automne 2021.

« Il s’agit d’un Mamma Mia à la française. Sardou nous donne carte blanche », explique à La Presse le producteur Roberto Ciurleo, de passage à Montréal pour un autre projet, la création québécoise du musical sur la vie de Bernadette Soubirous. 

« Je vais t’aimer n’est pas un spectacle sur la vie du chanteur, précise-t-il. Ça racontera l’histoire de six jeunes Français qui se déroule sur quatre décennies et trois continents, à partir des plus belles chansons de Michel Sardou : Les vieux mariés, En chantant, La maladie d’amour et, bien sûr, Je vais t’aimer. »

Serge Denoncourt signera à la fois le livret et la mise en scène. Il s’est entouré de moult concepteurs québécois, dont Scott Price aux arrangements musicaux, Stéphane Roy aux décors, Martin Labrecque aux lumières… « La distribution sera aussi franco-québécoise », ajoute M. Ciurleo, qui produit la comédie musicale avec son complice, Frank Montel, à l’origine du projet.

Serge Denoncourt sera à Paris, à la fin d’avril et en mai, pour faire passer des auditions à la fois pour Je vais t’aimer et pour compléter deux nouvelles distributions, l’une française, l’autre italienne, de Bernadette. Car ce spectacle reprendra l’affiche à Lourdes dès le 5 avril, ainsi qu’en Italie. 

De nombreux pays l’ont aussi acheté pour le produire en Europe et en Amérique latine. Toutefois, Roberto Ciurleo confie que la réponse des Québécois a été, disons, moins spontanée qu’il ne l’avait prévu.

PHOTO LAURENT ATTIAS, FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Le spectacle musical Bernadette de Lourdes en France, mis en scène par Serge Denoncourt, aura une version québécoise en 2021. 

« Le Québec est plus difficile à convaincre, plus distant avec la religion, dit-il. On associe Bernadette à un spectacle catholique, alors qu’on ne voit pas du tout la Vierge et que presque toute l’équipe artistique est athée. Ça parle du personnage historique ; et de la conviction d’une jeune fille face à l’intolérance et à l’abus du pouvoir des hommes. Pour moi, Bernadette, c’est un peu Greta Thunberg ! »

La production québécoise prendra finalement l’affiche du Théâtre St-Denis, quelque part en 2021. 

Un agenda rempli jusqu’en 2024 

Par ailleurs, Serge Denoncourt est sans doute le metteur en scène québécois le plus demandé à l’heure actuelle. Outre la mise en scène de Révolution en tournée, qui débute le 20 février, il dirige Magalie Lépine-Blondeau dans la célèbre pièce d’August Strindberg, Mademoiselle Julie, à l’affiche du Rideau Vert dès le 17 mars. Après la première, il montera sa Carmen au Pacific Opera à Victoria, en Colombie-Britannique. Ensuite, il retournera en France pour suivre les auditions des deux comédies musicales. En juillet, il met en scène Arlequin, serviteur de deux maîtres, de Goldoni, au TNM, dans le cadre de Juste pour rire. Denoncourt s’est engagé avec la direction du festival pour monter une comédie estivale jusqu’en 2024.