Le spectacle Plamondon symphonique sera présenté trois soirs à compter de ce mardi à la Maison symphonique dans le cadre de la série OSM Pop. Nous avons assisté à la répétition lundi.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Même si le contexte symphonique est différent — et que bien sûr il n’y aura aucun acrobate sur scène ! —, la genèse de Plamondon symphonique remonte au spectacle hommage créé par le Cirque du Soleil en 2017. À l’époque,
 Jean-Phi Goncalves avait réarrangé des classiques de Plamondon, interprétés par une douzaine de chanteuses, et l’enregistrement avait servi de trame sonore. « Chaque étape a créé la suivante, raconte Jean-Phi Goncalves. Il ne devait pas y avoir d’album, on en a fait un. Après, les Francos nous ont demandé un spectacle et on l’a présenté quelques fois. Puis l’OSM est venu voir le show aux Francos et nous a demandé un spectacle symphonique. C’est comme un jeu de dominos. »

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Comme directeur artistique du spectacle, Jean-Phi Goncalves a demandé à son ami Antoine Gratton, qui allie connaissances symphoniques et sensibilité pop, d’écrire les arrangements du spectacle dirigé par le chef Adam Johnson — qu’on voit ici avec La Bronze. « Je voulais quelque chose de frais et de non conventionnel par rapport à l’orchestre et à ce qu’ils ont l’habitude de jouer », souligne Jean-Phi Goncalves. D’où l’ajout, entre autres, de rythmes électros, ce qui représente un défi additionnel. « Il n’y en a pas partout, mais je trouvais intéressant de donner cette couleur, de mélanger un peu de tout. »

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En répétition lundi, on a senti que certains arrangements donnaient du fil à retordre à tout le monde. « Ça rend ça périlleux », a admis Ariane Moffatt, qui s’attaque de son côté à la très difficile SOS d’un terrien en détresse. « C’est une des plus marquantes pour moi, pour la cohésion entre l’aspect technique et l’émotion », dit la chanteuse, qui montrera ici toute l’étendue de son registre. Pour Ariane Moffatt, le répertoire de Luc Plamondon fait partie de l’ADN de la musique pop québécoise. « En plus, c’est fait avec goût, avec une vision et dans une esthétique de contemporanéité qui fait toute la différence. Ça nous ramène à ces chansons magnifiques. »

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Beyries aussi adore le répertoire « classique pop » de Plamondon. « Ces chansons populaires qui rejoignent les gens de façon universelle, dont on ne se tanne pas vraiment, c’est un équilibre tellement fin à aller chercher et ça me passionne », explique celle qui apprécie la sincérité et la simplicité de l’écriture de Plamondon. Elle-même interprétera Stone pendant le spectacle. Comment fait-on pour reprendre ainsi un classique ? « Je me soumets ! C’est un beau et grand cadeau. Disons que je me mets au service de la chanson », précise Beyries, qui a retrouvé « la bienveillance » du groupe de chanteuses avec bonheur. « Il y a beaucoup de solidarité entre nous. »

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Martha Wainwright aime que ces big songs soient portées par des femmes. « Chacune a une voix, mais personne n’essaie de tirer sur la couverture », dit la chanteuse qui interprète Le parc Belmont, pièce popularisée par Diane Dufresne. « Quand on a fait l’album, j’ai aimé me laisser aller dans la folie de la chanson et de sa composition. Ce n’était pas facile, surtout que c’est madame Dufresne… Comment on fait ? On va plus petit ? Je n’ai pas cette tendance. En même temps, je ne peux pas aller plus loin, ce n’est pas possible ! C’est vraiment un hommage à elle aussi. »

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Catherine Major, qui va chanter Monopolis, note que Plamondon a toujours su s’allier à de grands compositeurs. « Les mélodies sont porteuses. Sans m’influencer, ces chansons ont certainement formé mon inconscient de créatrice et font partie de mon bagage musical », relève-t-elle. Safia Nolin rappelle aussi, « comme fille qui fait de la musique », que les mélodies des chansons de Plamondon sont « incroyables ». « Qui n’aime pas ça ? Ces chansons font partie du patrimoine », dit la chanteuse qui adore être accompagnée d’un orchestre symphonique. « Ça enlève le côté “chanteuse qui sert la chanson”. Ça devient une œuvre qui est jouée par 100 musiciens, et la voix de la chanteuse n’est qu’un instrument de plus. »

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Jean-Phi Goncalves est toujours aussi fier de son casting tout féminin. « Je les trouve merveilleuses. Quand je les entends, j’ai l’impression qu’on est à la bonne place », confirme le directeur artistique. « C’est vrai qu’il y a Jean-Phi, l’orchestre, le chef, mais nous retrouver que des femmes, c’est vraiment spécial », dit d’ailleurs Martha Wainwright. « C’est un peu notre game de hockey ! », rigole Ariane Moffatt. « Travailler avec Jean-Phi, avoir l’occasion de chanter avec l’Orchestre symphonique, tu ne peux pas dire non à ça, ajoute la chanteuse. Ces chansons ont traversé le temps. Ma mère chantait toujours, ma mère me chantait tout le temps ça, et là c’est Marie-Pierre [Arthur, sur la photo] qui la fait avec le chœur d’enfants. Ça a été fait avec goût, c’est à la fois intemporel et d’actualité. »