Après Footloose et Fame, mettant en scène de jeunes comédiens, il fait bon retrouver des adultes chevronnés à la tête de la nouvelle comédie musicale de Juste pour rire, Mamma Mia !

La lenteur des premiers tableaux de cette comédie musicale, présentée au Théâtre St-Denis jusqu’au 18 juillet, sera vite oubliée dans le feu roulant des chansons connues d’ABBA et des nombreux rebondissements de cette histoire savamment ficelée.

Plus précisément, c’est lorsque le succès Mamma Mia ! est interprété par les 30 chanteurs et comédiens que la comédie musicale prend son erre d’aller.

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Le jeu du trio formé de Karine Baily, Joëlle Lanctôt et Sharon James « est jouissif ».

Suit une scène entre Donna (Joëlle Lanctôt) et ses deux meilleures amies (Sharon James et Karine Baily), arrivées sur l’île grecque pour le mariage de Sophie. Ce trio d’actrices est jouissif.

Impossible de détacher notre regard de Karine Baily lorsqu’elle apparaît sur scène. Joëlle Lanctôt est elle aussi impeccable dans son rôle de femme libérée et mère de famille monoparentale, propriétaire d’une magnifique auberge. Très loin de ses rôles dans SLĀV, Sharon James montre qu’elle a une belle palette de jeu, en plus d’avoir une grande voix.

En comparaison, les jeunes interprètes ont un jeu plus limité, mais ils ont heureusement peu de répliques.

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Les spectateurs sont entraînés dans cette histoire par la mise en scène réussie de Serge Postigo et par le feu roulant des chansons connues d’ABBA.

Ode aux femmes libérées

Mamma Mia ! raconte les quelques jours qui précèdent le mariage de Sophie (Romane Denis, énergique et en voix). Donna ne comprend pas pourquoi sa fille, âgée d’à peine 20 ans, veut se faire passer la bague au doigt, alors qu’elle n’a personnellement jamais été fervente de ce type d’union. « On peut encore arrêter ça, le mariage pis toutes ces niaiseries-là », dira d’ailleurs Donna à sa fille.

Le rêve de Sophie est de traverser l’allée au bras de son père, même si elle n’a aucune idée de l’identité de celui-ci. Elle invite donc, en catimini, trois anciens amants de sa mère et potentiels géniteurs (Eloi ArchamBaudoin, une belle découverte, Frayne McCarthy et Hubert Proulx).

Il est beaucoup question d’empowerment des femmes, des qualités du célibat et de liberté dans cette comédie musicale créée il y a 20 ans à Londres. « Je m’en fous que tu te sois tapé des centaines de gars », dira notamment Sophie à sa mère.

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Les chorégraphies signées Steve Bolton sont « spectaculaires et entraînantes ».

Serge Postigo réussit — une fois de plus — à présenter une comédie musicale de qualité sans lésiner sur les moyens. Les chorégraphies de Steve Bolton sont spectaculaires et entraînantes. Les costumes sont aussi très réussis (sauf celui de Sophie, dont le short en jeans et la camisole à bretelles spaghetti argentée lui donnent un air de fille qui s’en va « clubber »). En outre, les neuf musiciens apportent énormément à la production, sous la direction de Guillaume St-Laurent.

On pouvait dire la même chose de Footloose et de Fame, mais Mamma Mia !, grâce à son scénario, à ses chansons et à ses interprètes, s’élève au-dessus de la mêlée.

Consultez le site du spectacle : https://www.hahaha.com/fr/show/mamma-mia