L'humoriste Zach Poitras n'estime pas comme certains que « l'on ne peut plus rien dire en 2019 », mais s'en prend aux opinions aux deux extrêmes qui ont déferlé après la mise au jour de la controverse l'ayant impliqué cette semaine.

Le jeune humoriste blanc portant des dreadlocks s'est vu refuser récemment de participer à deux soirées d'humour en raison de sa coiffure, associée à des mouvements noirs, relançant le débat sur l'appropriation culturelle.

Lui-même avare de commentaires depuis que la Coop les Récoltes, à Montréal, a confirmé dimanche dernier sur Facebook avoir pris la décision d'exclure l'humoriste, Zach Poitras a déclaré jeudi dans un texte sur le réseau social : « Les gens qui soutiennent la coop vont trop loin. Les gens qui me soutiennent vont trop loin. »

À l'endroit de « collègues humoristes qui souhaitent boycotter » l'endroit, il dit croire que cela « n'est pas la bonne solution », affirmant soutenir l'établissement, « malgré nos idées différentes au sujet des "dreads" ».

Dans ce long message pour « exprimer ses pensées face à toute cette histoire », il affirme qu'il est possible de dire sur scène « ce que l'on veut », mais qu'il faut le faire « de la bonne façon ».

La Coop les Récoltes, un bar et une coopérative de solidarité mise sur pied par le Groupe de recherches d'intérêt public de l'UQAM, a défendu dimanche sa mission d'être « un espace sécuritaire, exempt de rapports d'oppressions » et a décrit l'appropriation culturelle comme une forme de violence.

« Le monde change, et je souhaite changer avec lui. Par contre, je trouve que les gens deviennent un peu trop fragiles sur certaines choses. Et je parle bien sûr des deux côtés. D'un côté, l'on m'interdit de jouer à cause de mes cheveux (pas mes propos) et, de l'autre, on me dit de poursuivre l'endroit en justice. On se calme, s'il vous plaît », écrit Zach Poitras sur sa page Facebook.

Le jeune homme dit avoir trouvé « un peu absurde » de lire qu'il était « raciste à cause de [ses] cheveux ».

« Je ne crois pas que c'est à nous, les Blancs, de décider de ce qui est raciste ou de l'appropriation culturelle. La seule bonne réaction à avoir, c'est d'être sensible à leur sentiment face à ça. Parce que, si on a le débat en ce moment, c'est qu'il y a manifestement des personnes racisées qui ont un malaise avec ça. Pas tous, mais certains. Personnellement, je ne suis pas d'accord avec l'opinion de ces gens par rapport aux "dreads". Et c'est correct », a-t-il indiqué.