L’organisme Humanité & Inclusion et un éventail de danseurs québécois présenteront le 3 décembre Corps & graphies, un spectacle mettant l’accent sur les défis vécus par les personnes en situation de handicap, à l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées. Sur la scène, les interprètes, handicapés ou non, uniront leurs forces, mais surtout leur grâce, pour sensibiliser le public et montrer une autre façon de repousser les limites.

Le chorégraphe Sébastien Cossette-Masse, directeur artistique du projet, a tissé un florilège de créations et d’extraits de spectacles, complétés par la projection de deux courts métrages, dont l’un a été spécifiquement conçu pour l’événement. De nombreuses compagnies enverront leurs artistes sur les planches, dont Luca « Lazy Legz » Patuelli, virtuose de la béquille, ou encore Corpuscule danse, mettant en vedette Georges-Nicolas Tremblay et Marie-Hélène Bellavance, amputée des jambes. On pourra également assister à la création Champ de mines, calibrée par Sébastien Cossette-Masse et interprétée par ses soins, en duo avec Marie-France Jacques. Les plus jeunes n’ont pas été oubliés, puisque des élèves de l’école primaire spécialisée René-Saint-Pierre participeront au spectacle.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Le danseur Luca « Lazy Legz » Patuelli (avec la casquette sur la photo) participera au spectacle. 

« On a essayé de créer des courbes, il y aura des numéros touchants et d’autres plus troublants, plus exigeants à regarder », annonce le directeur artistique, qui insiste également sur le brassage inclusif visé.

« On est allé chercher des professionnels, des semi-amateurs et des amateurs pour inclure tous les niveaux de performance, ainsi que des danseurs qui ne sont pas en situation de handicap, mais qui font des thèmes sur le sujet », explique Marc-André Cright, directeur marketing et communications de l'événement et bénévole pour Humanité & Inclusion.

Faire fleurir le mouvement

Chorégraphier les défis auxquels sont confrontées les personnes souffrant d’un handicap a été en soi… un défi.

« On a misé sur quelque chose de très subtil, pour ne pas en faire une caricature. On s’est demandé comment représenter ce que ces personnes vivent, faire fleurir cette limitation par la danse, comment prendre leurs possibilités de mouvement et les bonifier », analyse M. Cossette-Masse.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Des danseurs professionnels, semi-amateurs et amateurs partageront la scène, dans un but d’inclure le plus d’artistes possible.

Béquilles, fauteuils roulants, marchettes ainsi qu’altérations du corps ou du mental seront ainsi placés sous les projecteurs pour leur insuffler des gestes nouveaux, qui permettront sans doute de changer les perceptions à leur endroit.

Le handicap, ça peut être un tabou, mais c’est quand on en fait abstraction, une fois qu’on l’assume et qu’on s’en sert comme élément de création, qu’on peut le regarder sans qu’il y ait de malaise. Voir ces artistes être fiers de ce qu’ils font, c’est hyper touchant et inspirant.

Marc-André Cright, d’Humanité & Inclusion

L’auditoire sera d’ailleurs invité, grâce à l’animatrice de la soirée Maxime D.-Pomerleau, à poser ses questions aux artistes au gré du spectacle, afin de pouvoir démystifier leur réalité et mieux comprendre comment leur limitation est commuée en force festive par le truchement de l’art.

Les fonds amassés grâce à l’événement serviront à financer des opérations de déminage, en permettant l’achat d’équipement et l’offre de formations en Colombie, au Laos et au Sénégal. Un kit de démineur sera en outre exposé dans le cadre de la soirée.

Corps & graphies, le mardi 3 décembre au quai 5160 (Maison de la culture de Verdun) à 19 h. Billets : de 30 $ à 45 $.