Après une absence de trois ans, l'odyssée équestre Cavalia effectue un retour en force au Québec avec une équipe en partie renouvelée et un nouveau spectacle à sa septième année d'existence.

Depuis deux ans, Cavalia était en déplacement en Europe mais dès mardi prochain, la création de Normand Latourelle revient sous son grand chapiteau blanc, cette fois au nord de la jonction de l'autoroute Métropolitaine et du boulevard Décarie, où il ne manque pas de visibilité.

Le spectacle, empreint de poésie, porte sur les liens entre l'humain et le cheval. Dans des décors grandioses, le spectateur, jeune ou moins jeune, peut apprécier les chorégraphies impliquant les chevaux, les acrobaties et voltiges aériennes, et ce, pendant plus de deux heures.

«On a plus de chevaux sur la piste, plus d'acrobates, dont une nouvelle équipe marocaine qui vient d'arriver», aux dires de M. Latourelle, aussi président et directeur artistique.

«Nous comptons aussi cinq «bungies» au lieu de deux et on a modifié éclairages et musique, ce qui fait que plus de 50 pour cent du spectacle a été renouvelé», précise le chef d'orchestre de Cavalia, visiblement fier du travail accompli pour relancer un spectacle qui était déjà bien coté.

Parmi les tableaux, il y a notamment un numéro époustouflant de voltige en ligne qui met en présence une dizaine de cavaliers ainsi que plusieurs voltigeuses et acrobates en même temps. Les chevaux s'en donnent à coeur joie, au galop, alors que les cavaliers montent debout sur leur selle ou se placent de côté.

Trente-cinq artistes, dont bon nombre de cavaliers, et une quarantaine de chevaux se retrouvent au sein de Cavalia dans ce spectacle qui fait montre d'originalité.

Une chanteuse et six musiciens sont aussi sur place pour interpréter la musique de Michel Cusson.

Pour diriger, guider et contrôler les chevaux, dont les huit chevaux arabes considérés comme des «vedettes», les cavalières Estelle Delgado et Sylvia Zerbini sont prêtes à relever le défi. Cette dernière, nouvelle au sein de la troupe, n'en revient pas de l'attention portée aux chevaux (une vingtaine de personnes veillent au grain).

«Ils se trouvent, dit-elle, dans un très beau contexte. Et les chevaux effectuent des trucs que l'on ne voit pas ailleurs. Certains sont difficiles mais les chevaux adorent et s'amusent en travaillant», soutient la blonde cavalière qui n'a pas froid aux yeux, sur la piste.

Le duo Delgado-Zerbini a pris la difficile relève de Fred Pignon et Magali Delgado, en tant que leaders sur scène.

Mais le duo féminin ne craint pas de relever les défis, à l'instar des autres artistes de la troupe en provenance d'une dizaine de pays, qui piaffent d'impatience alors que la rentrée n'a rien d'une simple chevauchée.

Le metteur en scène Erick Villeneuve est toujours bien en selle au sein de Cavalia. Il a peaufiné de nouvelles chorégraphies.

Les effets multimédias, notamment sur un écran de 70 mètres, sont discrets, mais complètent bien les tableaux.

Et les costumes sont pour le moins originaux.

Normand Latourelle rappelle à tous que les chevaux ont de très belles qualités mais ont aussi un côté imprévisible. Et il faut des mois, et parfois des années avant de parvenir à faire «jouer» le cheval sur la piste, devant 2000 spectateurs.

On dénombre d'ailleurs 13 races de chevaux au sein du spectacle: Arabe, en premier lieu, mais aussi Appaloosa, Belge, Canadien, Lusitanien, et Pure Race Espagnol PRE, entre autres.

Les chevaux, au pas, au trot ou au galop ont beaucoup d'espace pour circuler. On les voit en tout temps sur la scène, leur aire de jeu, alors que tombent les flocons, la pluie et les feuilles, sous divers éclairages, et sur une surface de sable fin.

Au cours des deux dernières années, le spectacle Cavalia a été présenté dans les grandes capitales européennes. Auparavant, de 2003 à 2006, la troupe a parcouru l'Amérique du Nord.

L'organisation, qui présentait mardi sept numéros aux médias, en a profité pour annoncer la tenue de représentations supplémentaires jusqu'au premier juin.