Maintenant responsable du développement international de Juste pour rire, Gilbert Rozon est, physiquement, présent à Nantes ces jours-ci. Ce, sans perdre le reste du monde de vue: après Montréal, Nantes, Toronto et maintenant Chicago (un premier festival Just for Laughs soufflera sur la Ville des vents du 17 au 21 juin), il est en négociations avec quatre autres villes pour, possiblement, implanter un festival Juste pour rire dans deux ou trois d'entre elles, au rythme d'un par an. L'idée: «Faire, quatre mois par année, un genre de circuit de Formule 1 pour l'humour.»

Ainsi, il cherche un point d'ancrage dans l'Ouest canadien - «Le choix n'est pas immense, ça se joue entre Vancouver, Calgary et Edmonton»; et dans l'Ouest américain - «Là, ce n'est pas le choix qui manque: Las Vegas, Los Angeles, Santa Barbara...» Du côté de l'Europe, Paris et Londres? Non. «Ce sont des villes d'événements. Y aller pour quelques jours, frapper un grand coup, oui. Mais pas pour un festival», assure Gilbert Rozon.

Bien qu'il sillonne désormais la planète afin d'agrandir la famille JPR, Gilbert Rozon n'oublie pas pour autant Montréal - même si «dès qu'il y a débat, on pense chicane», dit-il en évoquant son... dernier débat avec le maire Gérard Tremblay. «En tant que citoyen responsable, je pense qu'on a le devoir de réfléchir avec lui, de discuter de la vision de Montréal.»

Et de remettre de l'avant l'idée de «Montréal, ville de créateurs», avant d'insister sur l'importance de miser sur la «biculture» de la métropole: «C'est une des grandes forces de Montréal. C'est formidable qu'il y ait eu deux conquêtes. C'est une de nos richesses, c'est un actif.» Et il semble avoir l'intention de (continuer à) miser dessus.