Avec Silence en coulisses! Benoît Brière s'amuse à mêler fiction et réalité. Le texte de Michael Frayn - qui décrit le dessein cauchemardesque d'une production théâtrale où tout va de travers - favorise le chevauchement entre comédie et réalité.
Dans un décor de vaudeville estival - c'est-à-dire pourvu d'un nombre anormalement élevé de portes - des acteurs rament à contre-courant, vers une catastrophe annoncée. Puis, pour accentuer le réalisme, les Benoît McGinnis, Catherine-Anne Toupin, Jean Maheux et autres Catherine Vidal se font appeler par leurs propres prénoms.
En digne comédie légère, Silence en coulisses! nous en fait voir de toutes les couleurs, avec une suite infernale de situations burlesques, des intrigues romantiques invraisemblables et des personnages caricaturaux. La pièce qu'ils répètent, un vaudeville cousu de fil blanc, rivalise d'absurdité avec la réalité de cette terrifiante production. Bref, on a affaire à une parodie de théâtre d'été, qui tombe pourtant dans ses propres pièges.
Tous ces acteurs réunis sur scène, que l'on sait doués, optent pour un jeu qui appuie à fond sur la touche «comique», pour esquisser des personnages clichés au possible. Preuve que malgré le côté parodique de l'affaire, les portes claquent allégrement et l'amant a toujours sa place bien au chaud dans le placard. Reste que le timing comique est là, alors que l'on repère dans le jeu de tous les comédiens l'influence du maître d'oeuvre Benoît Brière. Un déluge burlesque servi par une Suzanne Champagne fidèle à elle-même, une Catherine-Anne Toupin efficace en «pitoune», une Marie Turgeon excellente et un Benoît McGinnis décidément polyvalent.
Le souvenir des bonnes vieilles comédies burlesques d'antan plane sur Silence en coulisses! Pour plusieurs fanas de théâtre d'été, c'est très bien ainsi.
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Silence en coulisses! , de Michael Frayn, traduction de Josée Labossière, dans une mise en scène de Benoît Brière, jusqu'au 6 septembre au Théâtre du Vieux-Terrebonne.