Tous les mardis, La Presse présente les actualités de la semaine dans le monde du théâtre à Montréal et au Québec. Premières, coups de coeur, spectacles en tournée et pièces à voir. La scène se passe ici et maintenant.

Éric-Emmanuel Schmitt de retour au TNM

C'est au Théâtre du Nouveau Monde (TNM) que le dramaturge Éric-Emmanuel Schmitt présentera la création de sa nouvelle pièce, Le mystère Carmen. «L'Opéra de Paris m'avait appelé en me disant qu'ils aimaient beaucoup la façon dont je parlais des musiciens, alors ils m'ont donné carte blanche pour une soirée», dit-il.

Il s'est donc intéressé à Georges Bizet, génial compositeur mort à 37 ans, trois mois après la création de son célèbre opéra, et à la figure même de Carmen, «personnage unique de l'histoire de la littérature». La pièce n'ayant été présentée que quelques soirs à Paris, c'est à Montréal qu'elle sera véritablement montée pour la première fois.

Présentée au TNM du 26 février au 16 mars 2019, Le mystère Carmen, mise en scène par Lorraine Pintal, mettra en vedette Marie-Josée Lord et Éric-Emmanuel Schmitt dans le rôle du narrateur, puis partira en tournée au Québec, comme ce fut le cas l'an dernier de son solo Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran.

«Ça me fait plaisir d'être mis en scène par Lorraine Pintal. Elle a vraiment une grande créativité», dit l'auteur, qui a assisté hier au lancement de la programmation du TNM avant de partir pour Québec, où il est le président d'honneur du Salon du livre qui commence demain. - Josée Lapointe

Coups de coeur: Théâtre in situ

Deux pièces qui attirent 40 spectateurs par soir. Dans les deux cas, il s'agit d'oeuvres immersives de qualité, mais la comparaison s'arrête là. La Mondiola est jouée dans une résidence de la rue Fullum. Le texte et la mise en scène sensibles de Julie Vincent nous donnent accès à une rencontre sympathique entre une Montréalaise (Liliane Boucher) et une Argentine (Ximena Ferrer). La jeune comédienne Stéphanie Dumont nous a conquis. Marie-Ève Milot interprète elle aussi de très belle façon une femme hantée par ses souvenirs dans le thriller Local | Unit B1717. Présenté dans un entrepôt, le texte nous laisse quelquefois dans le noir (au propre comme au figuré), mais la metteure en scène Geneviève L. Blais crée des climats anxiogènes très convaincants.

La Mondiola est présentée dans une résidence de la rue Fullum jusqu'au 7 juin. 

Local | Unit B1717 est présentée à l'entrepôt Beaumont jusqu'au 22 avril.

Danse: Hommage à Raimund Hoghe

L'Usine C rend hommage au créateur allemand Raimund Hoghe en présentant deux de ses pièces à partir de ce soir. Ex-journaliste à l'hebdomadaire Die Zeit et dramaturge de Pina Bausch pendant une décennie, le danseur et chorégraphe au physique atypique est un des précurseurs du concept de diversité corporelle. Avec Pas de deux, le petit homme bossu se joue des traditions de la danse classique sur une musique de Bach et de Purcell et explore les différences et similitudes entre deux êtres aux côtés de Takashi Ueno, jeune danseur formé au butō. Puis avec La valse, il aborde la réalité des réfugiés et de la crise des migrants, porté par la musique de Ravel. Soyez prévenus: les deux pièces durent respectivement deux et trois heures. - Stéphanie Vallet

Pas de deux, les 10 et 11 avril à 20 h; La valse, les 13 et 14 avril à 19 h.

Subventions: Soutien interculturel

Depuis 10 ans, la Fondation Cole encourage le dialogue théâtral entre les communautés culturelles de Montréal. Cette année, l'organisme a versé des subventions totalisant 419 140 $ qui récompensent le travail d'artistes professionnels favorisant une meilleure compréhension entre communautés. Barry Cole croit que la mission de sa fondation est «plus urgente que jamais». Parmi les troupes subventionnées cette année, on retrouve le Black Theatre Workshop, le Théâtre à corps perdus (Geneviève L. Blais), les compagnies  Joe Jack et John (Catherine Bourgeois) et Hôtel-Motel (Philippe Ducros) ainsi que les Productions Onishka (Émilie Monnet).

Prix: Maxime Carbonneau récompensé

Le jeune metteur en scène Maxime Carbonneau reçoit cette année le prix John-Hirsch. Dotés d'une bourse de 6000 $, ces prix biennaux sont remis à un artiste anglophone et un artiste francophone par le Conseil des arts du Canada pour récompenser un travail qui «préfigure des accomplissements majeurs sur le plan de l'excellence et de la vision artistique». Maxime Carbonneau a mis en scène la pièce Siri, qui a été présentée au Québec ainsi qu'au Brésil et en Angleterre. Il aussi dirigé le spectacle collectif Le ishow, qui a tourné au Canada et en France.

Déménagement: Omnibus quitte Espace Libre

Fondée en 1970, la compagnie de théâtre Omnibus quittera Espace Libre le 30 juin. Cofondatrice et résidente de la salle de la rue Fullum depuis 1979, Omnibus (Jean Asselin, Réal Bossé et Sylvie Moreau) en a fait l'annonce dans un communiqué soulignant que la troupe et l'école de mime «redeviennent nomades, en quelque sorte libres à nouveau, et plus que jamais utopiques». Nommée aux Prix de l'AQCT cette année, sa pièce Dans la tête de Proust sera en tournée l'automne prochain.

Photo Rosa Frank, fournie par L’Usine C

Raimund Hoghe et Takashi Ueno dans Pas de deux

Aussi à l'affiche

Le bizarre incident du chien pendant la nuit, de Simon Stephens, mise en scène d'Hugo Bélanger, chez Duceppe, du 11 avril au 19 mai.

Les Hardings, texte et mise en scène d'Alexia Bürger, au Théâtre d'Aujourd'hui, jusqu'au 5 mai.

Seuils, du Patin libre (spectacle sur glace), à l'aréna Saint-Louis, du 11 au 22 avril.

Béa, texte de Mike Gordon, mise en scène d'Olivia Palacci, à La Petite Licorne, du 16 avril au 4 mai.

Comment je suis devenu musulman, texte et mise en scène de Simon Boudreault, à La Grande Licorne, jusqu'au 21 avril.

Madame Catherine prépare sa classe de troisième à l'irrémédiable, texte d'Elena Belyea, mise en scène de Jon Lachlan Stewart, dans la Salle intime du Prospero, jusqu'au 15 avril.

Le nom, de Jon Fosse, mise en scène de Dominique Leduc, au Prospero, jusqu'au 21 avril.

Hroses: outrage à la raison, texte et mise en scène de Jill Connell à la salle Fred-Barry, jusqu'au 14 avril.

anOther, de Dana Gingras (danse), au Wilder du 4 au 14 avril.

L'idiot, d'après le roman de Fedor Dostoïevski, création d'Étienne Lepage et de Catherine Vidal, au TNM jusqu'au 18 avril.

Impromptu, de Sarah Kernochan, mise en scène de Stéphan Allard, au Rideau Vert, jusqu'au 21 avril.

Le songe d'une nuit d'été, de Shakespeare, adaptation de Frédéric Bélanger et de Steve Gagnon, mise en scène de Frédéric Bélanger, au Théâtre Denise-Pelletier, jusqu'au 14 avril.

photo Patrick Lamarche, fournie par la production

Deux familles, l'une musulmane et l'autre catholique, se rencontrent dans la pièce Comment je suis devenu musulman de Simon Boudreault.