Les deux solitudes! Mieux vaut en rire, nous dit Emmanuel Reichenbach, auteur de Molière, Shakespeare et moi, une pièce plus hystérique qu'historique. Il n'y a pas que le fantôme de Sarah Bernhardt qui aurait élu domicile à Montréal. Ceux de Molière et de Shakespeare aussi. Cette prémisse est à la base de la pièce Molière, Shakespeare et moi d'Emmanuel Reichenbach.

Dramaturge qui a adapté les films Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu? et Intouchables, deux pièces présentées au Rideau Vert, et écrit Edgar et ses fantômes 2, Emmanuel Reichenbach s'est inspiré de sa propre pièce Pour en finir avec Shakespeare afin d'écrire Molière, Shakespeare et moi.

«À l'initiative de Denise Filiatrault et à l'invitation de Gilbert Rozon, je me suis dit que je pourrais repartir de là. Après tout, c'est la fête, c'est une pièce d'été pour le 375e», dit-il.

L'histoire se déroule juste avant la prise de pouvoir britannique en Nouvelle-France. Elle tourne autour de la vie d'un dramaturge [fictif] qui aurait vécu à Montréal à cette époque, mais dont les écrits ont entièrement brûlé en 1852.

«Molière et Shakespeare sont ses modèles. Ils lui apparaissent en songe pour venir le conseiller ou le provoquer», dit l'auteur à propos de son personnage principal.

«C'est une pièce historique sans rigueur historique. C'est un peu baveux et ça tient de la satire politique.»

Comédie tous genres

L'auteur de Sorel-Tracy a visité plusieurs genres au cours de sa jeune carrière. Il dit avoir voulu aborder l'histoire de Ville-Marie sous un angle absurde, délirant, grinçant.

«Il y a toutes sortes de choses et de personnages dans la pièce. À part le dramaturge, il y a une tenancière de bordel/promotrice de spectacles, un genre de Sganarelle ainsi qu'un commissaire aux célébrations du 115e de Montréal puisque le récit se passe à ce moment-là.»

Gilbert Rozon n'a qu'à bien se tenir. Mais peut-être aussi le maire de Montréal, Denis Coderre.

«Dans la pièce, il y a aussi le seigneur de Ville-Marie et son épouse, un chef des Premières Nations et sa fille», dit Emmanuel Reichenbach sans préciser si les ressemblances avec des personnages réels sont voulues ou non.

Références

Le dramaturge croit que la pièce s'adresse à tous les publics. Les références pointues à Molière et à Shakespeare ne font pas vraiment partie du récit, «quoique certains ressorts narratifs soient inspirés de certains textes des deux grands auteurs. Il y a des clins d'oeil», note Emmanuel Reichenbach.

Sur scène, la brochette d'acteurs s'annonce nutritive. Mathieu Quesnel, Anne-Élisabeth Bossé, Carl Béchard, Isabelle Drainville et Roger La Rue sont notamment au menu.

«C'est un beau groupe. Ils vont être bien bons. Avec Charles [Dauphinais, le metteur en scène], ça fait 10 ans qu'on fait des spectacles ensemble. Dès le début du texte, on a travaillé en collaboration.»

Très populaire, le dramaturge travaille aussi avec Edgar Fruitier pour Edgar et ses fantômes 2.

«J'ai étudié en musique, j'avais donc toutes les affinités pour aller dans cet univers-là. Mais je continue à écrire mes propres pièces. J'ai une autre création en marche aussi.»

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Molière, Shakespeare et moi, au Théâtre du Rideau Vert,  du 4 au 22 juillet

Photo Jean-François Hamelin, fournie par la production

Mathieu Quesnel et Anne-Élisabeth Bossé en répétition pour Molière, Shakespeare et moi