Tous les mardis, La Presse présente les actualités de la semaine dans le monde du théâtre et de la danse. Premières, coups de coeur, spectacles en tournée et pièces à voir. La scène se passe ici et maintenant.

Marilyn Perreault: Prochain arrêt

Après une cinquantaine de représentations et une production en anglais au Centaur, l'an dernier, Lignedebus, le suspense théâtral de Marilyn Perreault, s'arrête à nouveau aux Écuries.

Une coroner qui tente de faire la lumière sur la scène de crime après l'explosion d'un autobus qui a fait 50 victimes à Montréal... La pièce mise en scène par Perreault est une fiction qui critique la banalisation de la violence dans la société et le rôle des médias. Selon l'auteure, les médias (sociaux et traditionnels) «dans leur instantanéité engendrent parfois des coupables sans procès».

«Le spectacle remonte le cours de vies perdues, annihilées», écrivait-on dans La Presse à la création en février 2014. «Six personnages tiennent à nous parler d'eux, de ce qu'ils ont fait avant la tragédie, pour ne pas être rien.» Ceux-ci sont interprétés par sept acteurs et acrobates de la relève et de la diversité culturelle montréalaises. La proposition est accompagnée de mouvements acrobatiques et de projections, imbriquant aussi bien le cirque et la danse que le jeu.

Marilyn Perreault a lancé dernièrement le mouvement des Femmes pour l'équité en théâtre, dont la principale revendication est que plus de pièces et de mises en scène de femmes soient à l'affiche des compagnies institutionnelles.

Aux Écuries, du 15 au 25 février. Le 22 février, la représentation sera suivie d'une rencontre-débat: «Terrorisme et médias de masse».

Hommage: Boutin explore Gauvreau

Que dirait l'auteur et poète Claude Gauvreau s'il était toujours vivant? Ce «monument de sensibilité, d'obsession et de révolte» aurait-il pu faire irradier la beauté tapie sous sa carapace de bête traquée, d'enfant sans collier, et créer une oeuvre aussi radicale que géniale? Artiste «incompris et malmené», Gauvreau est devenu un mythe. Près d'un demi-siècle après sa mort tragique, Félix-Antoine Boutin explore l'oeuvre de l'inventeur du langage «exploréen». Il est secondé par les interprètes Sophie Cadieux, René-Daniel Dubois, Kathleen Fortin et Alexis Lefebvre. L'événement est organisé par le CEAD et le Conseil des arts de Montréal.

Les 8, 9, 10 et 17 février dans divers lieux.

Le chiffre de la semaine: 22

Nombre d'années séparant les deux productions de Sunset Boulevard mettant en vedette Glenn Close. L'actrice reprend cette semaine à Broadway le rôle de Norma Desmond qui lui a valu un prix Tony en 1995.

À Toronto: Cinq visages pour Évelyne Frost

Le Théâtre français de Toronto et le Canadian Stage s'unissent pour créer Cinq visages pour Évelyne Frost (Five Faces for Evelyn Frost), la pièce à succès de Guillaume Corbeil créée à l'Espace Go sous le titre de Cinq visages pour Camille Brunelle. C'est encore Claude Poissant qui signe cette mise en scène du texte qui a su séduire les publics montréalais et européens. La pièce est jouée pour la première fois dans la Ville Reine, en anglais du 14 février au 5 mars et en français du 21 au 25 mars, au Berkeley Street Theatre.

Littérature: Aimez-vous Proust?

En attendant la première de la pièce Dans la tête de Proust de Sylvie Moreau (du 21 février au 18 mars à Espace libre), la metteure en scène et ses complices proposent des extraits de la pièce en lecture publique. Temps de préliminaires (lecture & causerie) se veut une rencontre conviviale au sujet du processus créatif de Sylvie Moreau, véritable mordue de Proust. C'est une production d'Omnibus. - Mario Cloutier

Le mercredi 8 février à 18 h 30, à la librairie Le Port de tête, 262, avenue du Mont-Royal Est, Montréal. Entrée libre.

Aussi à l'affiche

Assoiffés de Wajdi Mouawad. Mise en scène et collaboration au texte: Benoît Vermeulen. Au Théâtre Denise-Pelletier, du 9 au 23 février.

La cantatrice chauve (suivi de) La leçon, d'Eugène Ionesco. Mise en scène: Normand Chouinard. Au Rideau Vert, jusqu'au 4 mars.

Noises Off de Michael Frayn. Mise en scène: Jacob Tierney. Au Centre Segal, jusqu'au 19 février.

La bonne âme du Se-Tchouan de Bertolt Brecht. Mise en scène: Lorraine Pintal. Au TNM, jusqu'au 15 février.

Une mort accidentelle (ma dernière enquête) de François Archambault. À La Licorne, jusqu'au 25 février.

Yen d'Anna Jordan (traduction de David Laurin). Mise en scène: Jean-Simon Traversy. À La Petite Licorne, jusqu'au 17 février.

Manifeste de la Jeune-Fille d'Olivier Choinière. À Espace Go, jusqu'au 18 février.

Ai-je du sang de dictateur? de Didier Lucien. À Espace libre, jusqu'au 11 février.

Mr. Goldberg goes to Tel Aviv d'Oren Safdie. Production d'Infinitheatre. Au Théâtre St. James, jusqu'au 19 février.

Vénus à la fourrure de David Ives. Mise en scène: Vincent Côté. À la salle Jacques-Maurice du Collège Jean-de-Brébeuf, du 7 au 18 février.

J'accuse (en reprise) d'Annick Lefebvre. Mise en scène: Sylvain Bélanger. Au Théâtre d'Aujourd'hui, du 9 au 24 février.