Jeux olympiques obligent, imaginons un trio de championnes: Sylvie Bernier, Clara Hughes et Sylvie Fréchette. Au théâtre, Espace Go remporte le podium au complet en 2016-2017 avec Sophie Desmarais, Maude Guérin et Dominique Quesnel.

En outre, précise la directrice d'Espace Go, Ginette Noiseux, elles seront dirigées par un autre trio d'as: Brigitte Haentjens, Olivier Choinière et Denis Marleau.

«C'est vrai que les planètes se sont alignées en vue de cette saison qui sera écourtée par d'importants travaux de rénovation, dit-elle. Trois projets de cette envergure qui arrivent à maturité en même temps, c'est extraordinaire.»

Avant de fermer ses portes d'avril 2017 jusqu'en janvier 2018, Espace Go produit donc trois spectacles «d'une grande pertinence par rapport à notre époque», note Mme Noiseux.

«C'est un beau cadeau que nous font les artistes de cette programmation d'arriver avec des propositions aussi fortes cette année.»

Le premier spectacle, Une femme à Berlin, traite du sort terrible des femmes en temps de guerre. Il reprend le journal de l'Allemande Marta Hillers écrit au printemps de 1945. Brigitte Haentjens dirige notamment Sophie Desmarais et Evelyne de la Chenelière dans cette adaptation de Jean-Marc Dalpé.

«Par ailleurs, le texte d'Olivier Choinière [Manifeste de la jeune fille] est probablement l'un de ses meilleurs. Il y rend hommage à l'intelligence et la créativité des femmes.» Avec Maude Guérin, Gilles Renaud et Monique Miller, notamment.

Quant à Avant-garde, qui complète ce trio de productions maison, Dominique Quesnel livrera un solo sous la direction de Denis Marleau et de Stéphanie Jasmin. 

«Tout ça dans la petite salle juste avant de fermer pour plusieurs mois, explique la directrice. Les rénovations étaient nécessaires. Ensuite, on pourra accueillir une deuxième compagnie en résidence. C'est un legs aux générations futures.»

Parlant de l'avenir du théâtre québécois, impossible de ne pas aborder avec Ginette Noiseux le texte acerbe qui lui a été adressé au printemps par la jeune auteure Annick Lefebvre.

«Je crois que la revue Jeu n'a pas fait son travail éditorial dans cette histoire, dit-elle. Je vais rencontrer Annick et lui expliquer comment se font les choix d'une direction artistique à Espace Go. Nous présentons du théâtre féministe, mais non militant.»

«Nous portons une vision et une signature de femmes bien campées dans le siècle à Espace Go, poursuit-elle. Et le public est au rendez-vous. Contrairement à d'autres salles, le nombre de spectateurs est en hausse chez nous. C'est un public intéressé par un théâtre exigeant présentant le travail de femmes artistes fortes.»

Les autres productions

En plus de la version scénique du film de Denys Arcand Le déclin de l'empire américain, d'Alain Farah et Patrice Dubois, Espace Go accueillera deux autres compagnies en 2016-2017. La saison s'ouvrira d'ailleurs le 6 septembre avec Clara, un texte d'Anne Hébert - dont on célèbre le centenaire de la naissance en 2016 - mis en scène par Luce Pelletier, avec Émilie Bibeau, François-Xavier Dufour, Alice Moreault et Étienne Pilon. Aussi, Kevin McCoy présentera Norge, une autofiction inspirée par les artistes norvégiens Grieg, Ibsen et Munch, présentée en mars 2015 à Québec.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Dominique Quesnel