Les artisans de la pièce Roméo et Juliette n'ont reculé devant aucun défi pour transposer la tragédie romantique de Shakespeare en spectacle à grand déploiement qui se déroule dans les années 30.

Les scènes de combats

La distribution de Roméo et Juliette a dû suivre 20 heures d'entraînement avec le maître d'armes Jean-Pierre Fournier pour assimiler les chorégraphies des combats qu'il a créées. «Ce sera très physique! Serge Denoncourt me permet beaucoup de créativité. L'an dernier, on a travaillé ensemble sur Les trois mousquetaires. Pour Roméo et Juliette, on est à la fin des années 30 alors le style est très différent. La première scène se déroule dans une salle d'escrime, alors la présence des épées est naturelle. Mais par la suite, dans la rue, ils utilisent l'arme qui leur tombe sous la main, majoritairement des couteaux», explique Jean-Pierre Fournier.

Les costumes

Pierre-Guy Lapointe et Serge Denoncourt ont conçu les costumes. Ils ont pu compter sur quatre équipes de coupe, deux chapelières et une douzaine de petites mains. «Ce qui est particulier pour moi, c'est que mon mentor François Barbeau est parti avant de pouvoir travailler sur ce projet, explique Pierre-Guy Lapointe. En 30 ans de métier, il n'a jamais dessiné les costumes de Roméo et Juliette. On avait eu des réunions préparatoires avant son décès, mais j'ai dû dessiner tous les costumes. Nous avons décidé de lui rendre hommage en utilisant ses créations les plus mythiques dans la scène du bal donné chez les Capulet. Il y a eu énormément de restauration à faire: certains costumes datent des années 60! On a un costume d'Arlequin qui a été porté par Gaétan Labrèche en 1963, mais aussi une robe portée par Louise Turcot dans L'oiseau vert

La mode italienne

Roméo et Juliette donnera également aux spectateurs un fidèle aperçu de la mode de l'Italie entre 1935 et 1937 en été. «J'ai eu la chance de pouvoir compter sur Vincent Pastena qui a longtemps travaillé avec François et qui est italien. Il était enfant à cette époque-là et avait des photos de famille qu'il m'a fournies. Ses souvenirs lui ont permis de confectionner les habits militaires et les pantalons de la période fasciste.»

Les décors

«Tout est ambitieux dans ce projet!», lance Guillaume Lord, concepteur de la scénographie. «Serge Denoncourt voulait un balcon différent, quelque chose de plus abstrait et architectural que pour un Roméo et Juliette de la Renaissance. J'ai proposé de faire des périactes, un vieux système du théâtre de l'Antiquité. Ils deviennent ici des murs latéraux qui ont trois faces pour permettre trois textures différentes. On a aussi récupéré des éléments du décor de La divine illusion de Michel Marc Bouchard.» Mur qui pivote pour devenir la chapelle du frère Laurent, élévateur qui se transforme en lit puis en tombeau au centre de la scène et projections composent ce décor à la mécanique complexe.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Serge Denoncourt, qui a participé à la conception des costumes, assiste Philippe Thibault-Denis lors d'un essayage.