Michel Dumont le dit. La saison 2015-2016 causera sa part de chocs auprès du public de la maison. Drames sociaux, conflits de générations et raciaux, la table est mise pour un grand cru. «Parfois, il faut attendre les bonnes pièces. Parfois, il faut tirer un peu l'élastique», explique le directeur. Ce retour d'un théâtre plus engagé n'est tout de même pas étranger à l'esprit de Duceppe, dont la popularité s'est bâtie grâce à des pièces comme Charbonneau et le chef et Médium saignant!

Cinq pièces à venir

As is (Tel quel), Simon Boudreault

Invité par l'auteur et dramaturge Simon Boudreault à voir cette pièce au Théâtre d'Aujourd'hui, Michel Dumont a eu le coup de foudre. Et voici qu'As is (Tel quel) ouvrira la saison chez Duceppe.

«Qu'un théâtre comme Duceppe s'intéresse à la création, c'est tout à leur honneur», souligne Denis Bernard, comédien dans la pièce. «C'est du théâtre engagé socialement. Ça s'adresse à tous, même s'il y a des thèmes grinçants. Et c'est un théâtre musical avec 12 chansons dans la pièce», ajoute Simon Boudreault.

Du 9 septembre au 17 octobre.

Ils étaient tous mes fils, Arthur Miller

Le comédien Benoît McGinnis revient chez Duceppe avec un projet défendu par lui et le metteur en scène Frédéric Dubois. Présentée en 1992 chez Duceppe, la pièce aborde les problèmes d'une famille en apparence tout à fait normale. «Des trucs arrivent et nous font découvrir que tout n'est pas si clair entre eux. Je joue le fils, Michel Dumont, mon père, et Louise Turcot, ma mère. C'est vraiment du très bon théâtre américain.»

Du 28 octobre au 5 décembre.

Une heure de tranquillité, Florian Zeller

Interprétée par nul autre que Fabrice Luchini en France, la pièce du temps des Fêtes se veut un «boulevard intelligent». Le pianiste de Judy Garland en ce moment dans la dernière pièce de la saison chez Duceppe, l'excellent Roger La Rue, partagera la scène avec Josée Deschênes et Mireille Deyglun. «Ça va être de la haute voltige, du sport, indique Roger La Rue. C'est une pièce bien écrite, bien ficelée et qui, comme on dit, fait rire à la bonne place.»

Du 16 décembre au 6 février.

Race, David Mamet

Le théâtre de David Mamet ne fait pas de quartiers. Cette pièce d'une brûlante actualité traite d'un richissime homme d'affaires blanc accusé d'avoir violé une jeune femme noire. «C'est une pièce coup de poing, dit l'interprète Benoît Gouin. Le spectateur y est confronté à ses propres préjugés.» Son collègue Frédéric Pierre ajoute que «la notion de préjugé est élargie dans la pièce et rejoint les spectateurs dans ce à quoi ils croient. Je suis très content qu'on parle de ces questions chez Duceppe.»

Du 17 février au 26 mars.

Encore une fois, si vous permettez, Michel Tremblay

Comme cerise sur le gâteau, en fin de saison, Guylaine Tremblay sort de prison (Unité 9) et remonte sur les planches dans une pièce de Michel Tremblay sur sa mère. «Le théâtre me manquait, confie la comédienne. Ça faisait quatre ans depuis Belles-Soeurs. Ils me l'ont proposé, j'ai dit «wow!, un superbe rôle dans une pièce magique».» Guylaine Tremblay aimerait jouer dans une création au théâtre, mais les horaires de tournage en télé l'en empêchent. «Mais il faut toujours que j'en fasse, c'est la base de mon travail.»

Du 6 avril au 14 mai.

Photo: Marco Campanozzi, La Presse

Les acteurs Benoît Gouin et Frédéric Pierre seront tous deux de la distribution de la pièce Race, de David Mamet.