Créé en France en 2002, à l'initiative d'Arte, le réseau Temps d'images a pour mission de favoriser la rencontre des arts de la scène et de l'image. Il s'étend aujourd'hui en Allemagne, en Hongrie, au Portugal, en Roumanie... ainsi qu'à Montréal. C'est devenu une tradition: chaque printemps, la directrice Danièle de Fontenay et son équipe de l'Usine C accueillent ce petit festival «nomade et autonome» qui ne ressemble à aucun autre.

Le festival Temps d'images présente des oeuvres résolument hybrides, mêlant technologies, arts vivants et sujets d'actualité. À l'instar des deux thèmes dominants de cette édition: les changements climatiques et l'altération de la perception des humains.

Images perceptives

Premier mariage des disciplines, celui de la danse et des arts numériques dans Hakanaï d'Adrien Mondot, une performance où «une danseuse interagit avec un logiciel spécialement conçu pour le spectacle à l'intérieur d'un cube géant». De son côté, la Montréalaise Manon de Pauw, avec La matière ordinaire, favorise le low tech pour créer des effets visuels surprenants.

Avec Moving in this World, la metteure en scène Marie Brassard et la danseuse Sarah Williams poursuivent leur collaboration artistique. Elles offrent une création musique, danse et multimédia qui illustre «les changements de perception de l'humain en transe».

L'altération de la perception peut aussi se faire «de manière plus sournoise»... Comme le reflète Jérusalem Plomb Durci, une pièce de théâtre documentaire de la compagnie Winter Family, sur le contrôle des foules en Israël par l'entremise d'images de célébrations nationales.

Images climatiques

Côté climat, la journaliste scientifique torontoise Alanna Mitchell, de passage à Montréal, présente l'adaptation scénique de son livre Sea Sick, qui aborde les changements chimiques des océans et ses impacts sur le futur (les 8 et 9 avril). Sa performance en anglais sera précédée d'une table ronde sur le sujet, animée par Yanick Villedieu et intitulée «La mer à boire: pourquoi la maladie des océans menace-t-elle la vie sur terre?» (le 8 avril, à 17h30).

Le Français Frédéric Ferrer nous invite à une conférence/fiction, «À la recherche des canards perdus», qui s'inspire d'une expérience de la NASA avec les glaciers du Groenland, «tout en explorant des problèmes encourus par les changements climatiques». On dit qu'il fait du théâtre, un art de l'espace et de la géographie. Intrigant.

Le Festival propose deux passeports. Le premier, pour assister à quatre spectacles et deux performances (75$); le second, pour voir deux spectacles et une performance (45$).

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À l'Usine C, les 4, 5, 8, 9 et 10 avril. Info: usine-c.com