Sophie Cadieux met le point final à sa résidence à Espace GO en se lançant pour la première fois dans la mise en scène avec Tu iras la chercher, un monologue sur l'identité de Guillaume Corbeil, présenté au théâtre du boulevard Saint-Laurent jusqu'au 27 mars.

Lorsqu'elle a annoncé sa résidence à Espace GO, Sophie Cadieux a choisi de faire entendre les mots de Tu iras la chercher aux côtés de Monia Chokri, Marie-Pier Labrecque et Sophie Vajda lors d'une série de lectures permettant de découvrir quatre versions différentes du texte.

Désireuse d'aller encore plus loin dans l'expérimentation, Sophie Cadieux a cette fois convié Marie-France Lambert à plonger avec elle dans un projet de création pour lequel elle signera sa première mise en scène.

«Je voulais changer mon rapport au texte. C'est un monologue que je connais très bien et j'ai pu guider Marie-France dans les intonations et les émotions. Le plus complexe est finalement de travailler avec les concepteurs de la lumière ou du son», explique Sophie Cadieux.

Quel bilan dresse la comédienne de ses trois années à Espace GO?

«J'y suis entrée comme une fille de théâtre et j'en ressors plus comme une femme. Ça m'a permis d'apprendre à mieux me connaître, de mieux définir ma féminité et ma notion du féminisme. J'ai trouvé ma propre résonance», confie-t-elle.

Sophie Cadieux se lancera le 6 avril dès 19 h dans l'animation de BD QC, une nouvelle émission diffusée à ARTV. Chaque épisode d'une demi-heure tracera le portrait d'un artiste dont on découvre les oeuvres et les techniques de création. «C'est ma première expérience en animation, mais c'est très scénarisé. On plonge dans les bandes dessinées avec les auteurs dans de petites mises en scène sur écran vert», précise l'amatrice des romans graphiques de Guy Delisle, Jimmy Beaulieu et Joe Sacco.

Q+R

Qu'est-ce qui t'a donné envie de devenir comédienne?

Je pense que c'est quand j'ai vu Caligula d'Albert Camus. J'étais en 3e secondaire et j'étais allée voir le spectacle avec l'école au Théâtre Denise-Pelletier. C'était une mise en scène de Brigitte Haentjens dans laquelle Marc Béland jouait Caligula. J'étais ressortie en me disant: «Ça va faire partie de ma vie.»

Ta première fois sur scène?

La première pièce à laquelle j'ai participé à la sortie du Conservatoire était Les femmes de bonne humeur dans une mise en scène de Serge Denoncourt à la salle Fred-Barry. Mais la première fois que j'ai été engagée comme comédienne au théâtre, c'était dans Unity 1918 de Kevin Kerr, dans une mise en scène de Claude Poissant au Théâtre PÀP. Ç'a été une expérience incroyable!

Un rôle que tu rêves d'interpréter?

J'ai une fascination pour Hedda Gabler d'Henrik Ibsen. C'est un personnage qui reste très complexe et mystérieux pour moi: une femme à la fois prisonnière et bourreau. Sinon, j'ai toujours ce rêve romantique de jouer Ophélie, mais c'est mon amie Émilie Bibeau qui l'a fait!

Une série qui t'allume en ce moment?

Série noire. Je suis accro! Ça fait longtemps que je n'avais pas ri à haute voix comme ça. Parfois, je pense que je suis meilleure que les scénaristes en essayant de trouver le coupable, mais je fais fausse route! Je reste toujours sur le qui-vive.

Le film qui t'a le plus marquée?

La maman et la putain de Jean Eustache avec Jean-Pierre Léaud. Je l'ai vu à 2 h du matin avec des amis dans le cadre de l'inauguration du cinéma Excentris, ouvert 24 heures pour l'occasion. Nous sommes sortis de la salle et le soleil se levait! C'était ma première incursion dans la Nouvelle Vague française et ça m'a fait découvrir par la suite les films de Truffaut, Godard et Belmondo.

La chanson qui te rappelle ton enfance?

Can't Help Falling In Love With You d'Elvis Presley. Mon père est un grand fan d'Elvis et on écoutait ça sur des cassettes huit pistes. Sa voix a toujours été présente à la maison quand j'étais jeune.

Qu'est-ce que tu écoutes pour relaxer?

J'aime beaucoup Schubert pour apprendre mes textes. Ma vie est un flot de prise de paroles, alors la musique classique est très reposante pour moi.